Aéroport de la Blécherette

En finir avec un vestige du passé

Les élu-e-s d’Ensemble à Gauche à Lausanne ont déposé un postulat pour demander la fermeture de l’aéroport de la Blécherette, infrastructure nuisible, polluante et qui ne répond à aucun besoin réel de la population.

L'aéroport de la Blécherette
Sandro Senn

Le 19 novembre 2019, le Conseil communal de Lausanne adoptait une réponse de la Municipalité à la pétition de l’Association de Défense des Riverains de la Blécherette (ADRB) et au postulat de notre ancien conseiller Hadrien Buclin et de l’écologiste Valéry Beaud. Elle comprenait un protocole d’accord prévoyant une réduction des nuisances sonores pour les riverain·e·s par une limitation des décollages dirigés vers la Ville.

Mais les nuisances perdurent et les mesures prises ne sont pas à la hauteur des attentes des habitantes et habitants de la Ville. Elles sont de surcroît en décalage complet avec la déclaration d’urgence écologique proclamée par les autorités communales, qui devrait impliquer un changement de cap rapide et en profondeur, en matière de mobilité notamment. Ce postulat pose alors une question de fond : un aéroport urbain est-il souhaitable, en particulier à Lausanne ?

Reconversion écologique et solidaire

Tout en étant à la source d’une part non négligeable des gaz à effets de serre émis sur le territoire de la commune, cet aéroport ne répond pas aux besoins de mobilité de la population, puisqu’il sert en priorité aux vols de plaisance et aux voyages d’affaire. De surcroît, le terrain communal est bradé, puisque la Ville perçoit une redevance dérisoire de 58 000 francs par an de l’aéroport, alors qu’il pourrait être affecté à des usages d’utilité publique et écologique.

Cette surface pourrait répondre à d’autres objectifs écologiques et sociaux : Située au terminus du futur métro m3, elle devrait servir à construire des logements à loyer abordable et écologiquement soutenables, à renaturer une partie du territoire en faveur de la biodiversité et à développer une agriculture urbaine à proximité du centre-ville.

Soutenu par des élus vert·e·s, ce postulat a été déposé le 10 décembre et sera discuté en commission avant d’être débattu au Conseil, probablement dans le courant de l’année 2020. Affaire à suivre. 

Pierre Conscience