70 000 signatures pour un salaire minimum légal en Italie !

70 000 signatures pour un salaire minimum légal en Italie !



Ce 25 mars 2009, le mouvement de
gauche anticapitaliste italien Sinistra Critica a déposé
au Sénat une « proposition de loi
d’initiative populaire » sur le salaire minimum. Le
regroupement à l’origine de ce succès,
appuyé par des secteurs significatifs de la gauche radicale a en
effet réussi à réunir plus de 70 000
signatures, soit 20 000 de plus que les 50 000
indispensables.

Il aura fallu des mois de travail intense et capillaire dans toute la
péninsule afin d’arriver à cette proposition de loi
qui devra être discutée au Parlement. Alors que tous les
regards semblent en cette fin du mois de mars converger vers le
congrès de constitution de la nouvelle force de droite
«moderne» réunissant entre autres Gianfranco Fini et
Silvio Berlusconi, cette réussite de la gauche radicale offre
quelques espoirs. Nous traduisons ci-dessous le communiqué de
Sinistra Critica.

«Une proposition de loi d’initiative populaire est le
système que Sinistra Critica a choisi pour
« retourner » au Parlement : ce matin
(25 mars) une délégation de Sinistra critica, l’un
des mouvements nés de la diaspora de Rifondazione comunista, a
été reçue par le vice-président du
Sénat Vannino Chiti pour la remise de la proposition de loi
signée par plus de 70 000 personnes au cours de six mois de
campagne politique.

    Sinistra Critica y propose l’introduction
d’un salaire minimum interprofessionnel fixé à 1300
euros net par mois, un « salaire social » de
1000 euros par mois, l’abandon du « bouclier
fiscal » et l’indexation des salaires à la
hausse des prix. La proposition législative,
déposée au Sénat, a déjà
été transmise à la Commission compétente.

    Sinistra Critica, a expliqué l’ex
député Salvatore Cannavò, enjoint la
Présidence du Sénat à « respecter son
engagement envers les forces extraparlementaires ».
« Nous n’avons pas mendié d’espace politique,
nous nous sommes bornés à suivre la loi, en recueillant
les signatures nécessaires au dépôt de la
proposition de loi d’initiative populaire. Aujourd’hui,
nous demandons qu’elle soit discutée au Sénat et
que ses promoteurs soient entendus auprès de la Commission
Travail […] ».

Déclarations de Franco Turigliatto et Salvatore Cannavò à la conférence de presse

« Il s’agit de la première loi que la gauche
présente dans ce Parlement. Pour Sinistra Critica, c’est
un succès évident. Pendant plus de six mois, ses
militant·e·s ont réalisé une campagne de
masse qui a obtenu l’adhésion de 70 000 personnes
et qui a permis de discuter avec des centaines de milliers de
travailleuses et de travailleurs, de retraité·e·s,
et d’étudiant·e·s.

    Il est temps d’affirmer avec fermeté
que la crise doit être payée par ceux qui l’ont
provoqué, banques et patronat. C’est pourquoi nous
exigeons un programme d’urgence qui prévoit le salaire
minimum, le salaire social, l’interdiction des licenciements, la
nationalisation des banques et des entreprises qui mettent en danger
l’emploi et l’abandon du bouclier fiscal […].

    Sinistra Critica a voulu démontrer sa propre
existence et son propre rôle par une initiative concrète,
d’en bas, en mesure de proposer une alternative aux recettes du
libéralisme et du réformisme pâle du centre-gauche.
Une gauche cohérente, radicale, anticapitaliste. Une gauche
utile qu’il vaut la peine de renforcer ! »