Solidarité à l'envers

Le Conseil d’État a refusé d’entrer en matière sur un postulat de solidaritéS qui voulait garantir une meilleure répartition des richesses et un allégement du poids des assurances pour les contribuables.

En mai 2018, solidaritéS a déposé un postulat demandant au Conseil d’État d’étudier la possibilité de proposer un rabais d’impôt qui tienne compte des charges croissantes des primes d’assurance-maladie sur le budget des ménages. Ce postulat fait suite à l’invalidation d’une initiative populaire cantonale, qui demandait la défiscalisation totale des primes d’assurance-maladie, des intérêts de prévoyance et des assurances-vie, la défalcation actuelle étant plafonnée à 2400 francs.

Face à la cherté du système de santé suisse, la réponse du gouvernement neuchâtelois est la déduction fiscale, une mesure inefficace, inégalitaire et surtout favorable aux hauts revenus. Car plus les revenus sont élevés, plus la baisse d’impôts liée à la déduction des primes d’assurance est importante. C’est la solidarité à l’envers.

L’idée de solidaritéS était de réduire la déduction fiscale au minimum et d’introduire en parallèle un rabais sur l’impôt final du contribuable au titre des primes d’assurance-maladie, mesure qui profiterait avant tout aux revenus les plus bas.

Mais la Commission fiscalité ne se penchera pas sur notre proposition, le Grand Conseil l’ayant refusée pour des motifs formels de conformité avec le droit fédéral.

Les socialistes ne l’ont pas soutenue, même s’ils et elles se disent extrêmement préoccupé·e·s par le coût croissant des primes d’assurance. Le récent vote du Grand Conseil indique d’ailleurs que, pour la majorité des député·e·s neuchâtelois·es, l’augmentation des primes de 20% en cinq ans n’inquiète pas au point de se sentir obligé·e·s de réfléchir à des alternatives.

Zoé Bachmann