G8: la police en procès

G8: la police en procès

Du 13 au 15 février 2006 se déroulera à Nyon le
procès
intenté à deux fonctionnaires de police accusés de «dommage
corporel par négligence».

Au cours d’une action de protestation
contre le G8 d’Évian,
en 2003, l’agent Michael Deiss avait coupé la corde d’alpinisme à laquelle
deux militants pacifiques s’étaient suspendus de manière à bloquer
le pont d’Aubonne. Son geste avait failli entraîner la mort de
ces deux personnes et causé de graves blessures à l’une
d’entre elles. Un grand nombre d’actions et de campagnes de solidarité ont
eu lieu juste après l’événement, en juin 2003,
puis autour du procès contre les militants, en mai 2004.

Lors de
ce procès, les militants ont été reconnus coupables
d’avoir bloqué la circulation et mis en danger la vie des automobilistes.
Peu après, le juge d’instruction déclarait irrecevable
la plainte contre la police. Ce n’est qu’après un recours
et une importante pression publique que la Haute Cour avait annulé cette
décision et autorisé les poursuites.

Le procès contre la
police sera dirigé par Jacques Antenen, le
juge qui avait infligé aux militants des peines de prison avec sursis.
Si les charges actuellement retenues contre les policiers sont prouvées,
ces derniers n’encourent que des peines légères, telles
que des amendes ou de la prison avec sursis. Vu l’histoire de l’impunité de
la police en Suisse, il semble improbable que la culpabilité des accusés
soit reconnue.

Dès le début, la campagne «Pont d’Aubonne» a
demandé la suspension des deux policiers impliqués, une enquête
indépendante sur la répression exercée pendant le G8 et
des dommages et intérêts pour les personnes sévèrement
blessées. Jusqu’à présent, le Canton de Vaud a refusé toute
indemnisation, mais cet aspect dépend désormais de l’issue
du procès.

Plusieurs témoins et militants présents sur
le pont, ainsi que des policiers, viendront témoigner au procès.

Communiqué du «Aubonne Support Group» (adapt.
ds)