Droits politiques des immigrés

Droits politiques des immigrés : Neuchâtel pionnier?

Les autorités politiques cantonales le reconnaissent enfin: le droit de se porter sur une liste électorale va de pair avec le droit de vote.

Dommage qu’en 2007 ils ne raisonnaient pas ainsi. Le Conseil d’Etat (majorité PS), préférant opter à l’époque pour une politique dite des petits pas, avait alors réussi à convaincre la majorité du Parlement (PS et bien sûr toute la droite) d’opposer un contre-projet à l’initiative cantonale «Pas de démocratie au rabais – Eligibilité des immigré·e·s», lancée par la Colonie libre italienne et d’autres associations immigré·e·s et soutenue par toute la gauche (solidaritéS, POP, Verts et PSN).

Cette initiative avait pourtant été longuement préparée par les CLI et toute la gauche neuchâteloise qui, depuis les années 70 multipliaient les actions politiques (conférences, pétitions, manif, etc.) pour défendre l’idée qu’il est normal que celles et ceux qui vivent, travaillent et paient des impôts dans le canton de Neuchâtel puissent aussi voter et être candidat·e·s à toutes les élections. A relire le texte de cette initiative, on voit qu’elle demandait exactement ce que la loi soumise au vote actuel propose, à savoir le droit pour les personnes détentrices d’un permis C et résidant depuis 5 ans dans le canton de se présenter aux élections cantonales.

Comme hier déjà, cette proposition d’un élargissement des droits des immigré·e·s est bien sûr contestée par l’UDC qui prétend que la naturalisation règlerait mieux la question de l’intégration… Hypocrite UDC qui, comme chacun le sait, est contre tout assouplissement de la naturalisation, même pour les enfants de la 2e, 3e et 4e génération, né·e·s dans le canton de Neuchâtel!

Espérons que cette fois l’idée passera. Ce serait un pas décisif dans la bonne direction, celle d’une intégration souhaitable et réussie, dans le respect de nos différences. Mais pour gagner le 25 septembre, il faut vraiment que celles et ceux qui sont d’accord avec cette revendication n’oublient pas de voter oui!

Marianne Ebel