Dossier PV 2020

Dossier PV 2020 : Contre Prévoyance vieillesse 2020

Non à la hausse de l’âge de la retraite

Non à la baisse des rentes

Nous reproduisons ici un large pan du tract du comité d’organisation du 1er Mai à Genève, centré sur la mobilisation contre PV 2020.

Prévoyance vieillesse 2020 n’apporte aucune amélioration pour les 2,3 millions de retraité·e·s actuel-les. La hausse de l’âge de la retraite des femmes à 65 ans est inacceptable compte tenu des inégalités salariales et sociales. En outre, elle préfigure celle de tous et toutes à 67 ans. Le cumul de la hausse de la TVA, des cotisations à l’AVS et au deuxième pilier va baisser le salaire net des salarié·e·s et leur pouvoir d’achat, notamment pour les bas salaires, dont un nombre important de femmes. La réforme décidée par le parlement franchit la ligne rouge et entre dans la logique patronale et de droite du «Travailler plus, plus longtemps, cotiser plus pour moins de rentes». Prévoyance vieillesse 2020 est aux antipodes des valeurs fondamentales du syndicalisme et de la gauche.

Injuste et antisociale car elle sacrifie les femmes, les retraité·e·s et les bas revenus, elle est combattue par un référendum en cours.

Les femmes à 65 ans dès 2018…

L’augmentation de l’âge de la retraite des femmes de 64 à 65 ans dès 2018 impose aux femmes qui ont aujourd’hui 60 ans de déjà travailler une année de plus. Cette hausse n’est pas un détail de la réforme mais son objet central. Le bonus de 70 francs mensuel prévu uniquement pour les nouveaux et nouvelles retraité·e·s ne comble pas ce recul. Sur la base d’une rente moyenne mensuelle de 2000 francs, la perte pour les femmes est de 24 000 francs en une année. Avec le supplément AVS de 70 francs mensuels, soit 840 francs annuels, les femmes devront attendre jusqu’à 94 ans pour récupérer l’équivalent de la perte due au relèvement de l’âge de la retraite. C’est l’égalité à l’envers car l’égalité salariale et sociale tout au long de la vie active et dans le partage des tâches éducatives et domestiques n’est de loin pas atteinte.

Prévoyance vieillesse 2020, ce sont ainsi 1,3 milliards d’économie sur le dos et au détriment des femmes. Augmenter l’âge de la retraite des femmes, c’est également augmenter le nombre de chômeurs·euses. Entre 18 000 et 25 000 salariées seraient contraintes de rester sur le marché de l’emploi une année de plus. Ces emplois non libérés ne pourront pas être occupés par les jeunes. Les chômeurs·euses âgé·e·s auront plus de difficultés à trouver un emploi. Les femmes seniors sans emploi devront galérer une année de plus avant de toucher la retraite.

…puis tous et toutes à 67 ans

Accepter l’argumentation de l’âge de la retraite des femmes signifie ni plus ni moins d’entrer dans la logique des intérêts stratégiques du patronat et de la droite, lesquels, en Suisse comme ailleurs, prônent de travailler plus longtemps, sans augmentation de salaire ni partage des richesses, de cotiser plus et de baisser les rentes. Donner des signes de consentement à cette logique amène à relever l’âge de la retraite de tous et toutes à 67 ans.

Les partis bourgeois aux chambres fédérales l’ont d’ailleurs réaffirmé dès le vote sur Prévoyance 2020 acquis le 17 mars en emboîtant le pas des associations patronales: la prochaine étape de réforme des retraites doit viser la hausse à 67 ans pour toutes et tous.

Pas un centime pour les retraité·e·s

Il y a moins d’une année, afin de concrétiser le principe constitutionnel d’assurer une retraite digne à toutes et tous, nous défendions l’initiative AVSplus. Refusée en votation populaire en septembre 2016, elle préconisait une augmentation de 10 % des rentes AVS de toutes·tes les retraité·e·s, actuelles et futures, soit 200 francs mensuels pour une rente moyenne. Comment peut-on aujourd’hui prétendre que le maigre bonus de 70 francs mensuels, réservé aux futures et futurs retraité·e·s est une avancée historique? Prévoyance vieillesse 2020 laisse sur le carreau les 2,3 millions de retraité·e·s actuels. Loin d’être avancée sociale, elle divise les retraité·e·s en deux catégories: sans ou avec bonus de 70 francs. Ce blocage des rentes, couplé à l’augmentation de la TVA, l’impôt le plus antisocial, et aux hausses des primes pour l’assurance maladie, conduit à la baisse du revenu des retraité·e·s. Encore une fois, les femmes seraient particulièrement perdantes car 40 % d’entre elles n’ont que l’AVS pour vivre.

Baisse des rentes pour la majorité

Alors qu’en 2010 les syndicats et la gauche ont gagné en votation populaire par 72 % de non contre le vol des rentes par la baisse du taux de conversion minimal des rentes du deuxième pilier, Prévoyance 2020 prévoit la baisse de ce taux de 6,8 à 6 %, ce qui fait baisser les rentes d’environ 12 %. La réforme prévoit également que le relèvement de l’âge minimal donnant droit à une rente du deuxième pilier passe de 58 à 62 ans.

Pour maintenir le niveau des rentes LPP, les caisses de pension vont rapidement augmenter les cotisations et relever l’âge de la retraite fixée dans leur règlement à 66, 67, voire 70 ans. Les salarié·e·s n’auront pas le choix: pour conserver le niveau de rentes, il faudra travailler plus longtemps et payer des cotisations plus élevées. Au grand bénéfice des banques et des assurances, et au détriment de la qualité de vie, du niveau des rentes et des intérêts des salarié·e·s.

Baisse du salaire net pour les salarié·e·s

En plus des mesures déjà citées (augmentation des cotisations à l’AVS et au deuxième pilier, augmentation de la TVA, hausse de l’âge de la retraite des femmes, hausse de l’âge minimal donnant droit à la rente du deuxième pilier), la réforme introduit une réduction du revenu d’entrée LPP qui va passer de 21 150 à 14 100 francs. Ces cotisations supplémentaires représenteront une lourde charge sur les salaires déjà particulièrement faibles des personnes à temps partiel ou à bas revenus, en majorité des femmes, qui verront leur salaire net baisser.