12 janvier, une manifestation qui laissera des traces

12 janvier, une manifestation qui laissera des traces

Plus de 3000 personnes dans la rue pour la défense d’un
hôpital, c’est le résultat d’une
pétition initiée par une citoyenne qui, rappelons-le, a
réuni 14 885 signatures en moins de trois semaines. C’est
la protestation de toute une région qui se sent mise à
l’écart.

Le haut du canton, centre industriel, berceau de l’horlogerie, a
connu bien des crises économiques et en porte les stigmates.
Malgré tout, il a su conserver son originalité, son
inventivité. Aujourd’hui, son industrie s’est
renouvelée, mais ce sont surtout de grands groupes, dont les
centres de décision sont ailleurs, qui déterminent la vie
économique. C’est un sentiment de dépossession qui
est le moteur de cette légitime protestation.
Dépossession de l’économie, dépossession du
politique, puisque cette région n’est plus
représentée au Conseil d’Etat suite à
d’obscures manœuvres pas très glorieuses,
dépossession du social, dont le centre de décision se
situe de plus en plus au Château de Neuchâtel.

L’hôpital est un lieu hautement symbolique de la
qualité de vie et de l’avenir d’une région.
Avec l’Hôpital Neuchâtelois, suite logique de la loi
EHM (que solidaritéS a combattue par voie
référendaire), ce ne sont plus les autorités
locales qui décident, mais un Conseil d’Administration. On
ne sait pas très bien où il est situé, mais en
tout cas pas à La Chaux-de-Fonds!

A l’annonce de la réduction des services hospitaliers
s’est ajouté le projet de déplacement de
l’école d’ingénieur HES à
Neuchâtel. Encore une décision prise en-dehors de la
région, sur un objet sensible: une école qui a
contribué à forger l’identité et
l’histoire du haut du canton. Les partis politiques des Montagnes
Neuchâteloises, toutes forces confondues, ont organisé une
conférence de presse pour protester. Cela n’empêche
pas ces mêmes partis –à l’exception de
PopVertsSol – de soutenir les baisses de budget dans la
santé et les projets de restructuration du Conseil
d’Administration de l’Hôpital Neuchâtelois.

Ma main droite, de l’UDC au PS, ne regarde pas trop ce que fait
ma main gauche, mais chacun, à la veille des élections
fédérales, se profile comme le meilleur défenseur
du haut du canton. Mercredi 24 janvier, le Conseil d’Etat
annoncera ses choix concernant les hôpitaux et la politique de
formation de niveau HES et universitaire. Il y aura des grincements de
dents. Il est essentiel de ne pas lâcher sur la santé et
la qualité de la formation. Seule la mobilisation populaire
infléchira sur le long terme les rapports de force. La
manifestation massive du 12 janvier ne sera pas la dernière.

Henri Vuilliomenet