Irak : 10 ans après


IRAK: 10 ans après


Dans le cadre du programme «Pétrole contre nourriture» l’ONU prélève un tiers des sommes encaissées pour indemniser des entreprises qui prétendent avoir subi des dommages lors du conflit. La Ligue Suisse des Droits de l’Homme nous invite a manifester, nous reproduisons leur invitation.

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Dans une somptueuse villa du jardin du Palais des Nations, siège une Commission établie en 1991 par le Conseil de sécurité des Nations unies, sous la responsabilité du Secrétaire Général. Cette Commission, la United Nations Compensation Commission, (UNCC) statue sur des demandes de réparation formulées par plus de 60 Etats, pour des dégâts matériels et immatériels causés lors de la guerre du Golfe en 1990 et 1991 tant par l’Irak que par les alliés.


Le montant total des demandes s’élève à plus de 330 milliards de dollars


L’argent destiné aux indemnisations est prélevé sur le produit du programme «Pétrole contre nourriture», qui ne suffit déjà pas à nourrir la population. Au rythme où l’Irak parvient à régler ses dettes, on peut compter que les versements dureront encore 3 ou 4 générations.


L’Irak exsangue se voit réclamer 213,4 millions de Fr. par des entreprises suisses


Pour le manque à gagner qu’elles disent avoir subi. En 1991, la Confédération a indemnisé ces entreprises au titre de la garantie des risques à l’exportation à hauteur de 60% de cette somme. La Confédération a donc déjà versé 128,04 millions de francs à Hewlett-Packard, Inpro-Engeneering, Nestlé, Rieber, Swissair et Emil Flaschmann AG, notamment. La Confédération a ensuite porté le 100% des demandes des entreprises devant la UNCC. Aujour-d’hui la Confédération réclame à l’Irak la restitution des 128,04 millions déjà versées aux entreprises, tout en espérant toucher le solde de 40%. A ce titre elle a déjà perçu plus de 10 millions de dollars. C’est donc bien pour se rembourser elle-même que la Confédération soutient aveuglément les demandes des entreprises.


Aveuglément, parce que la Confédération refuse de vérifier que les demandes formulées contre l’Irak par les entreprises correspondent à d’authentiques dommages ou que les montants réclamés soient justifiés par pièces. De plus, la procédure d’indemnisation, établie sous la responsabilité du Secrétaire général des Nations Unies, empêche l’Irak de faire valoir son point de vue par écrit, de prendre un-e avocat-e ou de bénéficier d’un délai suffisant pour transmettre la documentation à ses autorités. L’Irak paie ainsi non seulement sans savoir qui lui réclame quoi et sur quelle base, mais il paie encore pour les dommages causés par les alliés au cours de l’opération «tempête du désert» ainsi que pour le coût de fonctionnement de la UNCC, qui s’élève à environ 50 millions de dollars par an. Dans ces conditions, c’est à une rapine de guerre que la Suisse participe. Et nous avons le devoir de nous y opposer.


  1. LSDH, Ligue Suisse des Droits de l’Homme




A l’invitation de la Ligue Suisse des Droits de l’Homme- section de Genève, les organisations suivantes,
Al Diwan, Attac-Ge, CETIM, GSSA, Jeunesses Alternatives, LIDLIP, PEG, PSG, solidaritéS
appellent à une :




MANIFESTATION

Vendredi 22 juin à 18h00

Place des Nations, Genève

Connaissant la situation dramatique du peuple irakien nous ne pouvons que nous élever contre cette attitude et demander:

Que la Suisse cesse de participer à la rapine de guerre!

Qu’une conférence internationale mette fin aux indemnisations!