Picsou chez les femmes!

Trimer à la maison, cocoler le petit dernier, rappeler à la famille le menu de midi, être à 7h30 pile au colloque à l’hôpital, être disponible pour chaque malade, suivre un cours de perfectionnement, préparer une séance syndicale, acheter du pain en passant, revenir en vitesse pour préparer le repas du soir en révisant le travail de bio de l’aînée et en écoutant les soucis professionnels du conjoint… puis dodo, lecture, extinction des feux, à moins qu’un travail urgent ou une lessive nous retienne encore… Ouf, le travail c’est la santé!

Pour les femmes, le boulot se conjugue au pluriel et au rabais du matin au soir. Ménage et éducation? C’est si naturel que c’est sans prix et donc gratuit; et pourtant ce travail équivaut à des milliards de francs. Profession? Quelle que soit leur formation, les femmes gagnent en moyenne 22% de moins que les hommes. Et pourtant, voilà 23 ans que le droit à l’égalité salariale est inscrit explicitement dans la Constitution fédérale! En Suisse, dans l’économie privée, le salaire des femmes reste en moyenne inférieur de 1200.- par mois à celui des hommes, toutes branches et activités confondues.

Cumulées sur une vie professionnelle entière, ces inégalités représentent un manque à gagner de 620000 fr., l’équivalent d’un loyer de fr. 1000.- pendant plus de 50 ans ou de 25 ans de rentes AVS à raison de 2000 fr. par mois, ou encore de quoi se payer des vacances d’une valeur de 12000 fr. par an pendant 50 ans, bref de quoi emmener toute la famille aux 4 coins du monde…Et ceci, sans compter tout le travail gratuit fourni à la maison. C’est du vol organisé!

En Suisse, comme ailleurs dans le monde, le travail fourni par les femmes est sous-payé et 2/3 du travail effectué par elles est carrément gratuit, pas étonnant dès lors qu’une grande partie des pauvres soient des femmes.

(me)