Lundi 19 mai, tous ensemble pour le retrait du plan Fillon

Lundi 19 mai, tous ensemble pour le retrait du plan Fillon


La mobilisation du 13 mai 2003 est historique. Près de deux millions de personnes dans la rue. Les chiffres de participation aux manifestations sont énormes: 250000, 300000, peut-être, plus à Paris, 200000 à Marseille, 150000 à Toulouse, 40 à 50000 à Rouen et Bordeaux… Des cortèges des personnels de l’Education Nationale – souvent en grève reconductible depuis plusieurs semaines – massifs et combatifs. Des taux de grèves impressionnants, à la SNCF, à la RATP, à La Poste et France Télécom, à EDF, dans la Santé, aux Impôts, et toute la Fonction Publique. La grève a été reconduite à la RATP, dans des centres de tri postaux, dans des régions SNCF. Les agents hospitaliers en discutent. Et pour la première fois depuis longtemps, une mobilisation importante dans le secteur privé. Plus fort qu’en 1995! Une nouvelle fois, la principale leçon de cette journée de grèves et de manifestations, c’est la résistance de secteurs importants des classes populaires à l’offensive libérale.


Le gouvernement cherche l’épreuve de force!


Il y a un rapport de forces, dans le pays, que les classes dominantes et le gouvernement Chirac-Raffarin veulent casser. Le moment est venu pour le gouvernement français de briser un certain nombre de conquêtes sociales fondamentales du mouvement ouvrier. Il a maintenant décidé l’épreuve de force contre le monde du travail. Il charge la barque. Pas un jour ne se passe, sans une provocation.» Ce n’est pas la rue qui gouverne», nous dit Raffarin. Et Fillon, sans se cacher, déclare clairement qu’il va diviser le mouvement: affronter ceux qui ne veulent pas de sa réforme et discuter avec ceux qui acceptent de l’amender. C’est un vrai duel social, et il n’y a pas d’échappatoire possible. Le gouvernement a confirmé, dans les soit-disant négociations où Fillon avait dit qu’il ne lâcherait rien, qu’il ne cède rien sur le fond, sauf de faibles aménagements. Cela passe ou ça casse. Le mouvement ouvrier doit maintenant relever le défi. La force de la mobilisation du 13 mai doit faire bouger les choses. Il faut s’appuyer sur les deux millions de manifestants pour bousculer la situation sociale et politique.


Et maintenant, grève générale reconductible


La grève reconductible se joue maintenant, dans les jours qui viennent. La direction de la CFDT a annoncé la couleur: le 14 mai, elle a négocié des amendements à la marge. Les autres directions confédérales appellent à continuer le mouvement sous des formes diverses et variées. Pourquoi alors, la direction confédérale de la CGT, au travers des déclarations de son secrétaire confédéral, Bernard Thibaud, refuse d’appeler à la grève reconductible? Ne serait-ce pas le meilleur moyen de réussir une montée nationale à Paris, un véritable soulèvement populaire privé public, le 25 mai?


La dynamique du 13 mai doit s’élargir, s’approfondir pour déboucher sur la grève générale reconductible. Partout, des assemblées générales de cheminots, de postiers, d’enseignants, de salariés du public et du privé doivent se réunir, dans l’unité pour discuter des formes concrètes d’un mouvement de grève générale reconductible. Le 19 mai doit être une nouvelle journée unitaire de grève générale interprofessionnelle. Les jours qui viennent seront décisifs. Des millions de salariés sont prêts à en découdre. Il faut maintenant y aller. L’enjeu est immense. D’un certain point de vue, c’est un enjeu de civilisation. Il faut défendre nos retraites et assurer leur financement, en s’en prenant aux profits capitalistes. Il faut faire reculer le gouvernement, imposer le retrait du plan Fillon.


LCR, le 15 Mai 2003