Introduction

Introduction


En conclusion de son sommet de 1997, le G8 déclarait déjà la guerre aux retraité-e-s: «Nous avons discuté, disait la résolution, des moyens que nous pourrions mettre en œuvre pour promouvoir le vieillissement actif de nos citoyens plus âgés (…) y compris la suppression des mesures qui découragent la participation à la population active et la levée des obstacles qui existent dans certains pays à l’emploi flexible – à temps partiel»1.


Il s’agissait rien de moins que de repousser l’âge de la retraite complète et de réduire le montant des pensions en forçant les salarié-e-s âgés à accepter des emplois précaires mal rétribués. Aujourd’hui, ces politiques sont partout à l’œuvre en Europe, avec l’allongement de la période de cotisation donnant droit aux retraites et la réducation du montant de celles-ci. Ce dossier revient sur la résistance acharnée des salarié-e-s et des retraité-e-s à ces politiques, avant tout en France et en Autriche, mais aussi en Suisse, où les acquis sociaux en la matière sont sans doute moins importants.


Comme le montrent Michel Husson, pour la France, et Michel Ducommun, pour la Suisse, les autorités exploitent le prétexte de l’augmentation de l’espérance de vie, de trois mois environ chaque année, pour invoquer la faillite annoncée des systèmes de retraite actuels et justifier leur démantèlement progressif. En réalité, il suffirait d’une croissance économique de 1 à 1,5% sur la longue durée pour maintenir le standard actuel des pensions, sans augmenter la fraction du revenu national qui leur est affectée.


Ce que veut le capital, c’est une réduction de la part du gâteau qui échoit aux salarié-e-s et aux retraité-e-s afin d’augmenter encore la concentration de la richesse entre ses mains. Dans le même sens, il vise à la privatisation et à la capitalisation de la prévoyance vieillesse pour en tirer profit. A ses yeux, l’épargne retraite des salarié-e-s n’est acceptable que sous la forme de placements sur le marché des capitaux, mis à la disposition des gros investisseurs privés à des conditions très favorables… Dès les années 70, avec l’introduction du IIe pilier, applaudi par le PSS et l’USS, la Suisse avait joué un rôle de pionnier en la matière…


(jb)



  1. Cité dans: «Contre le G8, l’urgence d’un autre monde», brochure disponible à la Librairie du Boulevard (Genève) ou chez Basta (à Lausanne). Peut aussi être commandée directement à groupemedia@no-log.org.