Contre le G8, défendons nos droits!

Contre le G8, défendons nos droits!


Nous appelons à manifester et à organiser des blocages ce 1er juin contre le sommet du G8 – réunion des chefs d’Etat des 8 pays les plus riches de la planète, dont les «fauteurs de guerre» Bush et Blair.


Couchepin dit que le G8 a pour but «de trouver des solutions aux problèmes du monde», sous-entendu: dans l’intérêt général des populations. C’est la position des dominants, qui impulsent la globalisation néolibérale.


En réalité, le G8 adopte toujours des mesures économiques et financières pour renforcer la loi du marché, réduire «coûts salariaux» et «charges sociales», durcir les politiques d’austérité contre les services de base aux populations. Les gouvernants des pays riches veulent supprimer toute entrave à la liberté de commercer et d’investir des multinationales, leur ouvrir de nouvelles zones de profit par la marchandisation de toute activité humaine et la privatisation des services publics.


Les effets de ces politiques – privilégiant la rentabilisation du capital – sont désastreux pour la grande majorité: elles aggravent l’écart Nord-Sud, attaquent les intérêts des salarié-e-s et de la petite paysannerie, étendent pauvreté et chômage, saccagent l’environnement et menacent l’avenir de l’humanité. Elles génèrent des tendances croissantes à la domination, à la violation des droits humains, à la guerre, remettant partout en cause les droits démocratiques. Elles étranglent les pays du Sud par le mécanisme de la «dette» et de l’«ajustement structurel» du FMI, qui les obligent à consacrer leurs ressources au paiement de la dette, au détriment des besoins de leur population. Elles leur imposent le libre d’échange intégral qui élimine des millions de petits producteurs locaux, les privant de moyens d’existence.


Ces politiques attaquent de front les intérêts des salarié-e-s du monde entier: destruction massive d’emplois, pressions sur les salaires, «flexibilisation» des conditions de travail, privatisation des services publics, mesures d’austérité, attaques aux assurances sociales, en particulier aux retraites et allocations chômage.


Le G8 vise à faire supporter la crise par les salarié-e-s, comme ses ministres des finances l’ont annoncé: ouverture des marchés (le FMI, la Bm et l’OMC ont lancé un appel au G8 pour relancer les négociations de l’OMC sur la libéralisation de l’agriculture et des services), «réformes structurelles du marché du travail» (licenciements et précarisation de l’emploi), politiques de rigueur au détriment des dépenses sociales, mais «allègements fiscaux» pour les possédants au nom de la «relance», «réforme des retraites» (hausse de l’âge de la retraite et des cotisations pour les salarié-e-s).


Ces politiques génèrent des tendances croissantes à la domination et à la violence, consacrant la loi du plus fort et détruisant le droit international. La guerre des USA contre l’Irak, en violation de toutes les règles internationales en est l’exemple. La stratégie de «guerre préventive» de Bush ne peut que mener à une guerre sans fin. Après l’Irak, quelle sera la cible?


On voudrait «vendre» ce G8 comme «sommet de la paix», alors qu’il y sera question, pour chacun, d’y faire valoir ses intérêts sur les thèmes de la dette irakienne, des contrats de reconstruction et du contrôle du pétrole, la guerre d’agression des USA et de la Grande-Bretagne étant ainsi légalisée à posteriori.


Nous devons placer cette mobilisation sous le signe d’une contestation globale du G8 et de ses politiques, qui font système; nous ne devons en aucun cas nous placer dans un rôle de lobby demandant au G8 «d’assumer ses responsabilités», comme le fait l’Union Syndicale Suisse dans son appel à manifester. Suivant en cela les centrales syndicales internationales, celle-ci demande en effet que le G8 mène une «politique meilleure, plus sociale et plus juste», adopte «un pilotage macro-économique coordonné pour relancer l’emploi et les salaires» et prenne des initiatives pour réduire la dette, etc.


Toute la politique du G8 va dans le sens opposé pour des raisons structurelles: comme l’OMC, le FMI ou la Banque mondiale, le G8 n’est pas «réformable», il a pour fonction de garantir le système existant, et de renforcer la globalisation néolibérale au profit des multinationales et du capital financier, quelles qu’en soient les conséquences pour les populations.


Pour ces raisons, nous appelons à manifester contre ce sommet et les politiques qu’il veut imposer. Il faut désigner les responsables de cette globalisation néolibérale qui touche les populations et le lieu du rapport de force, qui est mondial. Cette mobilisation renforce nos combats nationaux, locaux ou sectoriels et s’inscrit dans la contestation de la mondialisation néolibérale, depuis Seattle, avec les forums sociaux, elle contribuera au débat sur l’alternative à cet «ordre mondial» de plus en plus destructeur.


Eric DECARRO