Mexique

États de disparition

L’organisation Paso del Norte défend les droits des familles des victimes de disparitions forcées. Elle exhorte les autorités mexicaines à rechercher les victimes et à condamner les coupables. Nous nous sommes entretenus avec Maricela Vázquez, avocate au sein de l’organisation.

Adam Jones
Adam Jones

Maricela Vázquez est une avocate mexicaine de l’organisation Centro de Derechos Humanos Paso del Norte à Juárez dans le Chihuahua pour soutenir les membres de la famille des victimes de disparitions forcées et des survivant-e-s de torture.

Elle a choisi d’être une défenseuse des droits humains par vocation et après avoir constaté les graves violations de droits humains qui se produisent au trois niveaux du gouvernement mexicain (local, étatique et fédéral). Son travail consiste en la défense pénale des victimes de violations de droits humains par le biais de litiges stratégiques avec une perspective de droits humains et une approche psychosociale.

Elle se réunit régulièrement avec les autorités pour exiger que des enquêtes soient réalisées sur les cas de torture ou de disparitions forcées que Paso del Norte accompagne. Elle exige des autorités mexicaines qu’elles recherchent et localisent les personnes disparues, qu’elles indemnisent les victimes, et que les coupables soient condamné-e-s. En raison de leur travail qui les amène à dénoncer les auteurs de tortures et de disparitions forcées, Maricela et ses collègues de Paso del Norte font face à de nombreux risques. Ils sont constamment victimes d’actes de surveillance, de harcèlement ou d’autres actes d’intimidation, le tout dans un contexte d’impunité totale.

Pouvez-vous nous raconter votre parcours en quelques mots? Qu’est-ce qui vous a mené à la défense des droits humains?

Avant de devenir défenseuse des droits humains au Centro de derechos humanos Paso del Norte, j’ai travaillé pendant dix ans comme défenseuse des droits humains des communautés indigènes. J’ai également travaillé pendant une année comme défenseuse spécifiquement pour les droits des femmes et cela fait maintenant deux ans que je travaille pour le centre de défense des droits humains Paso del Norte. Ici, nous travaillons dans le nord de l’État du Chihuahua, qui est frontalier du Texas aux États-Unis. Nous y travaillons en particulier sur deux thématiques: les disparitions forcées et la torture. Le centre avait besoin d’une avocate, ils m’ont contactée.

Pouvez-vous nous parler plus en détail de votre rôle au sein du centre de droits humains Paso del Norte?

Nous travaillons sur différents fronts. Dans le cas des disparitions forcées, nous sommes les représentantes légales des victimes et de leurs familles. Nous travaillons avec une approche psychosociale, avec une aide aux familles victimes de disparitions forcées sous forme de soutien psychologique, de travail social, et bien entendu sous forme de soutien juridique. Nous suivons l’avancement les dossiers d’investigation. Nous apportons des preuves aux agents de l’État – Ministère public, investigateurs – pour faire avancer les enquêtes. Nous défendons également les personnes qui ont été accusées de crimes confessés sous la torture. Nous les rencontrons régulièrement en prison. L’objectif est d’obtenir leur libération et démontrer comment la torture a été utilisée pour obtenir des aveux.

Les cas de torture concernent des personnes détenues pour des cas d’extorsion, d’enlèvement. Les autorités se rendent au domicile des gens – presque toujours des jeunes hommes – les enlèvent et les accusent faussement. Sous la torture, ils confessent par exemple être membre d’un groupe de ravisseurs. Le procureur affirme ensuite qu’ils ont été appréhendés sur la voie publique. Ce sont des mensonges. Les aveux sont obtenus sous la torture spécifiquement dans le cas de d’enlèvement et d’extorsion. Lorsque nous défendons des personnes, c’est parce que nous avons la certitude qu’elles ont été torturées pour s’auto-incriminer. Parfois elles ont même commis ces délits, mais les aveux ont tout de même été obtenus sous la torture.

Vous travaillez beaucoup les autorités. Ces autorités sèment-elles des embûches sur votre chemin
dans votre travail?

Nous prenons toujours des risques lorsque nous suivons des dossiers d’investigation. Nous faisons face, en tant que défenseuses et défenseurs, à des calomnies, dans les médias notamment, mais également depuis les bureaux des procureurs. Ils affirment que nous défendons des délinquants et que les disparitions forcées sont justifiées parce que les personnes disparues appartiendraient au crime organisé, pratiqueraient le narcotrafic, et que ces pratiques sont souhaitables, ou du moins acceptables.

En 2011, il y a eu une effraction dans les bureaux de Paso del Norte effectuée par la police fédérale essayant de mettre la main sur des documents concernant un jeune que nous défendions qui était accusé d’avoir fait exploser une bombe dans une voiture et qui avait été torturé.

En janvier 2019, une collègue a reçu une menace de mort par téléphone. La personne qui appelait a précisé qu’elle appelait depuis le Ministère public de l’État.

En mai 2019, deux collègues de Paso del Norte ont assisté à un cas de torture dans les bureaux du Ministère public de Ciudad Juárez et ont informé la police qu’ils étaient en train de commettre une violation des droits humains. En réponse, elles ont été discréditées sur l’ensemble de leur action.

Est-ce que la majorité des cas que vous défendez sont des cas de disparition forcée et de torture de la part des forces gouvernementales?

Nous n’avons jamais de certitude, notamment concernant le crime organisé. Au Mexique, il n’est pas rare que des membres de la police imitent l’habillement ou l’attitude de narcotrafiquants pour éviter d’être identifiés. Des groupes liés au crime organisé font disparaître des personnes ou les enlèvent pour les faire travailler de manière forcée. La frontière de Ciudad Juárez est un carrefour du trafic de drogues où des données et des témoignages de personnes enfermées pour effectuer du travail forcé, dans des laboratoires, dans la vente de drogue et dans les plantations de marijuana, de pavot et d’autres types de drogues de la Sierra du Chihuahua sont disponibles.

Ces cas de violations de droits humains ne peuvent pas être possibles sans une grande complicité et corruption à tous les niveaux de l’État. Pouvez-vous nous parler de l’ampleur de la corruption et de la manière dont elle aide la couverture de ces crimes, dans l’État du Chihuahua en particulier?

Le Chihuahua se trouve dans un contexte d’impunité systématique et généralisée. La torture existe du fait de ce contexte d’impunité. Au Chihuahua, si des personnes qui pratiquent des actes de torture sont identifiées, il n’y aura ni enquête, ni procès pénal. Cette impunité cause le manque de capacité des enquêteurs qui effectuent ces travaux, et cela est dû à la corruption. Elle se matérialise à tous les niveaux. Au niveau fédéral, on ne peut compter que de très rares personnes qui sont épargnées par les accusations et les affaires de corruption. On peut considérer que la majorité des personnes haut placées, du moins au Chihuahua – le Gouverneur, le Procureur Général, le Procureur de Juarez, les Ministères publics, les polices d’investigation – font partie de cette corruption généralisée.

Il y a donc des pratiques très généralisées de torture, de disparitions forcées de violations des droits humains.
À qui le fait de couvrir ces crimes profite-t-il?

La corruption profite au gouvernement et au crime organisé. Nous n’avons pas de données ou de preuves certaines que le gouvernement soit impliqué dans le crime organisé. Cependant, nous entretenons cette hypothèse. Cette collusion a des origines économiques et pécuniaires.

D’autre part, il s’agit également de couvrir des violations initiales de droits humains par d’autres violations. Nous avons eu à Paso del Norte connaissance d’un témoignage d’une personne détenue accusée d’enlèvement. Comme il n’avouait pas l’avoir effectué, il a été torturé pour obtenir des aveux forcés. Comme il ne confessait pas, ils l’ont torturé jusqu’à le laisser pour presque mort. Ils l’ont enterré dans une fosse clandestine et ont commencé à recouvrir son corps de terre. A ce moment, il a commencé à revenir à lui. Quand les agents qui étaient en train de l’enterrer ont remarqué qu’il revenait à la vie, ils l’ont extrait de la fosse et l’ont présenté au Ministère public comme étant le meneur d’un groupe de ravisseurs.

Dans ce cas, nous partons de la supposition que s’il ne s’était pas réveillé, il serait mort et aurait été victime de disparition forcée. Les autorités effectuent des violations supplémentaires de droits humains pour détourner l’attention et pour cacher qu’elles sont au courant de l’existence de ces fosses clandestines. Ces violations complémentaires incluent des exécutions extra-judiciaires pour étouffer la voix des survivants de la torture.

Ce sont majoritairement les jeunes hommes âgés de 17 à 30 qui sont victimes de torture, de disparitions forcées et de violations des droits humains. Y a-t-il des exemples de violations de droits spécifiquement faites aux femmes? Quels sont les marqueurs qui différencient la violence faite aux femmes de celle faite aux hommes?

Au niveau de la torture, elles sont victimes des mêmes types de torture que les jeunes hommes. Tou-te-s sont victimes de violences de type sexuel, mais les femmes seront plus souvent ouvertes à l’idée d’exprimer qu’elles en ont été victimes par rapport aux hommes qui sont moins crus quand ils l’expriment et qui l’expriment moins. Les principaux éléments d’enquête mettent néanmoins en évidence que les hommes sont également victimes de ces violences sexuelles.

Au niveau des disparitions forcées, les données qui indiquent que des femmes ont été victimes de disparitions forcées bien qu’il n’y ait peu de données qui indiquent qu’elles soient le fait d’agents de l’État. Dans leurs cas, il est plus question de traite de personnes à des fins de prostitution. C’est le cas à Ciudad Juárez où les victimes de féminicides localisées dans les camps et les quartiers ont souvent été victimes de traite dont la finalité était la commercialisation de leur corps à des fins d’exploitation sexuelle.

Des femmes disparues ont parfois été aperçues dans d’autres États du Mexique. Leurs mères les recherchent dans différents quartiers, dans les boîtes de nuit, dans les cantines, dans les maisons closes. J’ai vu des informations documentées où ces femmes sont même passées dans d’autres pays à des fins de d’exploitation sexuelle.

Dans le cas particulier de Ciudad Juárez, il y a une très grande population migrante qui cherche à rejoindre les États-Unis. Est-ce que cette population migrante est également victime des cas que vous défendez?

Paso del Norte ne défend actuellement pas de cas de de personne migrante. Nous avons des informations qui indiquent de nombreuses agressions de la part de la police et de la Guardia Nacional, mais à cette heure nous n’avons d’exemples de torture ou de disparition forcée. Il faut appréhender cela dans un contexte dans lequel les personnes migrantes, lorsqu’elles atteignent Juárez ou la partie Nord du Mexique, ont déjà parcouru tout le Sud du Mexique en traversant le Chiapas, Veracruz, le Tabasco. C’est dans ces États, lorsqu’il y a des données, que l’on constate les disparitions forcées ou la torture de personnes migrantes. Dans le Nord, par exemple du côté de Ciudad Juárez, d’une certaine manière, les personnes présentes sont celles qui ont déjà échappé à ces disparitions et qui d’une certaine manière se sentent protégées parce qu’elles ont déjà traversé tout le Mexique.

Je ne dis pas que Ciudad Juarez n’est pas dangereuse pour ces personnes, mais il faut inscrire tout cela dans ce contexte pour ces personnes que c’est un endroit plus sûr. La majorité a déjà déposé une demande d’asile aux États-Unis et lorsqu’elles sont à Ciudad Juárez, elles ne font qu’attendre la réponse. Ce sont des personnes qui sont déjà enregistrées, qui possèdent une pièce d’identité. Elles sont dans un registre de la population migrante. C’est pour cela qu’à Ciudad Juárez, nous n’avons pas connaissance de cas de personnes migrantes victimes de disparitions forcées ou de torture.

Est-ce que l’on peut – au vu de sa corruption – attendre une solution de la part des gouvernements ou est-ce que la solution se trouve nécessairement à l’extérieur du gouvernement – dans la société civile mais aussi à l’étranger?

La présence d’organisations mexicaines précisément dans ces lieux comme ici à Genève est emblématique dans le cadre de la lutte en faveur des droits humains. Nous sommes ici pour dénoncer publiquement la situation au Mexique. Là-bas, nous avons frappé à de nombreuses portes et avons essayé de réaliser des enquêtes. Cela n’a pas été possible à cause de la corruption. Nous ne pensons pas qu’il puisse y avoir des solutions directement depuis l’intérieur du Mexique.

La Communauté internationale est une option à laquelle nous recourrons. Ce matin (ndlr: le 18 septembre 2019), au Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies, nous avons plaidé en faveur d’un mécanisme international contre l’impunité, pour que les acteurs internationaux interviennent pour le mettre en place via des experts ou des personnes indépendantes. Par exemple, les données indiquent plus de 40’000 personnes disparues au Mexique. C’est une tragédie nationale et il y encore 26’000 personnes ans identification. C’est pour cela que nous sollicitons de la part des organismes internationaux et de la communauté internationale la création de mécanismes médico-légaux pour faire intervenir des groupes de médecins légistes indépendants pour identifier les victimes. Personne n’attend de changement directement de l’intérieur du Mexique à cause de la corruption. C’est pour cela que nous avoir l’espoir que les exigences au niveau international, et c’est l’un des objectifs de cette intervention, permettent d’exposer à ces cas et de faire entendre la voix des exigences à l’État Mexicain.

Un début de solution vient de la communauté internationale, mais est-il réalistement possible d’implanter ces solutions avec un gouvernement aussi corrompu, ou cela ne nécessite-t-il pas en premier lieu un changement de gouvernance globale?

Aujourd’hui (nldr: le 18 septembre) nous avons plaidé en faveur du mécanisme international contre l’impunité et nous ne savons pas quand nous aurons une réponse. Nous avons actuellement un président avec un côté humain qui moins nous écoute. Nous avons eu beaucoup de discussions, bien que pour l’instant cela n’ait pas abouti à quoi que ce soit de tangible. Toutefois, le Gouvernement dialogue avec nous et nous avons l’espoir qu’il accepte les exigences de la communauté internationale. Le Président a également affirmé que les escaliers se balaient depuis le haut concernant la corruption.

Actuellement, nous n’avons pas connaissance de cas de corruption concernant le Président. Son processus électoral a été assez légitime. La participation a été de 68%, et plus de 50% des votant-e-s, moi incluse, l’avons légitimé. Nous savons qu’un pays ne change pas du jour au lendemain mais nous avons l’espoir que ces discours et ces choses qui ont été dites deviennent réalité.

Malgré la difficulté de la situation, avec le nouveau Président et gouvernement, avez-vous plus d’espoir aujourd’hui qu’il y a quelques années?

Il y a de bonnes et mauvaises choses. Je crois que nous n’avons pas encore perdu tout espoir, bien que pendant la courte période pendant laquelle il était en poste, il a commis des erreurs. L’une de ces erreurs est la création de la Guardia Nacional. Nous autres, organisations civiles, la dénonçons parce qu’elle ne devrait pas exister. Il faut combattre le narcotrafic et les problèmes du Mexique par d’autres moyens. Dans le Chihuahua, nous avons déjà vécu une situation similaire. Sous la Présidence de Calderón (2006-2012), la ville a été militarisée quand l’armée et la police fédérale ont commencé à patrouiller les rues. Avec la Guardia Nacional, cette stratégie est reprise.

De 2008 à 2013, au Chihuahua, on a noté les plus grands indices de violence. C’est là qu’ont eu lieu le plus d’exécutions, de disparitions forcées et d’actes de torture. La Sedena (Secretaría de la defensa nacional) a rencontré l’armée et a reçu plus de 10’000 plaintes devant la commission des droits humains pour des violations. Ce climat a prévalu jusqu’en 2013. Avec la création de la Guardia Nacional, nous avons une crainte fondée que cette situation va se répéter. Les résultats pourraient être catastrophiques.

Quels sont les effets principaux que ces violations flagrantes et permanentes des droits humains sur la vie au sein des communautés?

Au sein des familles, qui sont les principales victimes, l’impact est énorme. Ces sont des impacts psycho-sociaux et les cas tant de disparitions que de tortures ont un effet dévastateur. Nous avons connaissance de cas de disparition forcée où la mère, le père, ou les personnes à la recherche de la personne disparue ne se préoccupent plus que de la recherche et oublient tou-te-s celles et ceux ce qui les entourent. Il y a des problèmes d’alcoolisme et de prise de substances. Parfois, dans des cas de disparitions forcées, la famille entière arrête de manger parce que lorsqu’ils s’assoient à la table pour manger et la chaise de la personne disparue est toujours là. Comme ils ne savent pas si la personne a mangé ou non, tout le monde se lève de table sans manger.

La famille ne sera plus jamais la même. Les enfants – si la personne disparue en avait – sont ostracisés à l’école, car souvent la personne disparue est criminalisée. On dit que la personne disparue était narcotrafiquante ou liée au crime organisé. Les autorités alimentent également ces discours.

Concernant la torture, les victimes sont ensuite souvent gardées en prison, ce qui provoque également une rupture avec la famille. C’est plus complexe au niveau de la communauté, qui est souvent désinformée. Nous essayons de rendre les gens conscients de ce qu’est la torture et qu’elle n’est pas acceptable, au même titre que les disparitions forcées. La population est souvent tellement désinformée que les discours du type «si tu es un ravisseur, c’est bien que tu sois torturé» sont fréquents et qu’il s’agit du seul moyen dont dispose la police pour connaître la vérité. La population n’a pas réellement conscience de la violation des droits humains. Donc Paso del Norte doit d’abord conscientiser, sensibiliser la communauté. Il faut déconstruire les cas où l’on dit que si on a fait disparaître quelqu’un, c’est certainement parce que cette personne était liée au trafic de drogues et qu’il fallait donc l’exclure de la communauté. Nous vivons dans une négation totale de la violation des droits humains contrairement aux familles sur lesquelles ces violations ont un effet direct.

Vous pratiquez un métier qui implique de côtoyer au quotidien la mort et les mauvais traitements, la tristesse, le deuil des familles. Est-ce que vous avez des solutions pour prendre soin de vous et ne pas craquer devant l’horreur des situations que vous défendez avec acharnement?

Au centre Paso del Norte, nous avons des aides financières qui nous permettent de travailler et des financements dévolus au soin personnel et à l’aide émotionnelle. Des activités physiques nous aident à évacuer le stress. Personnellement, je vais tous les matins au gymnase. Je marche beaucoup, je fais beaucoup d’exercice, j’essaye d’être une personne saine. Nous parlons constamment d’autres thèmes. Une fois par mois nous nous retrouvons avec les douze personnes de Paso del Norte pour avoir un espace de détente à nous. Parfois nous partageons les repas du soir. Nous nous rendons ensemble dans des camps et allons nager ensemble. L’année passée nous avons fait ensemble un voyage pour une Serra de Romaria qui était très ressourçant. Mais cela reste très difficile de prendre soin de soi.

Interview de Maricela Vázquez – Journal de solidaritéS – propos recueillis par Pascal Vosicki

La disparition forcée

La disparition forcée est, selon l’article 2 de la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées: « l’arrestation, la détention, l’enlèvement ou toute autre forme de privation de liberté par des agents de l’État ou par des personnes ou des groupes de personnes qui agissent avec l’autorisation, l’appui ou l’acquiescement de l’État, suivi du déni de la reconnaissance de la privation de liberté ou de la dissimulation du sort réservé à la personne disparue ou du lieu où elle se trouve, la soustrayant à la protection de la loi ».

Selon les données fournies par Paso del Norte, il y a officiellement au Mexique 40 000 personnes victimes de disparition forcée dont les corps n’ont pas été retrouvés. Par ailleurs, 26 000 corps ont été retrouvés, mais restent à identifier.