Équateur 

11 jours de soulèvement contre les politiques du FMI

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Manifestation, Équateur, octobre 2019

Le 1er octobre, le président équatorien Lenin Moreno a promulgué un paquet de mesures d’austérité, suite à un prêt de 4,2 milliards de dollars octroyé par le Fonds monétaire international (FMI). Ce paquet inclue notamment la suppression des subventions aux carburants (1,3 milliards de dollars), en vigueur depuis 40 ans, entraînant l’augmentation du prix des aliments ; des facilités fiscales pour les entreprises exportatrices ; une « réforme » du code du travail, baissant les jours de congé des fonctionnaires de 30 à 15 jours ; l’augmentation de l’âge de la retraite ; ainsi que des coupes budgétaires dans l’éducation.

Le 3 octobre, en réponse aux mobilisations populaires, indigènes et étudiantes contre l’austérité, Moreno a instauré l’état d’urgence. Mais le 8 octobre, 40 000 membres de la Confédération nationale des indigènes équatoriens (CONAIE) entraient à Quito, forçant le président et son gouvernement à se réfugier dans la ville côtière de Guayaquil. Ils·elles furent suivi·e·s le 11 octobre par plusieurs centaines d’indigènes d’Amazonie.

Selon le bureau du Défenseur du peuple (organisme public de défense des droits), la répression a causé 8 morts (dont Inocencio Tucumbi, dirigeant de la CONAIE), 340 blessé·e·s et 1192 arrestations. Cette violence n’a pour autant pas arrêté le mouvement.

Le 14 octobre, Moreno a dû reculer et retirer le décret 883 (concernant les subventions aux carburants). De son côté, Mme Gita Gopinath (économiste en chef du FMI) continue d’exprimer son soutien à Moreno, en défendant l’accord de février 2019 avec l’Équateur et les mesures impopulaires qui lui sont liées.

Hans-Peter Renk