Genève-Evian: J1 contre G8

Genève-Evian: J1 contre G8

Comme – littéralement – tout le monde, VOUS êtes attendu-e-s à Genève à 9h00 du matin ce 1er Juin, à 500 m. de la gare, de l’autre côté du pont du Mont-Blanc, près de l’Horloge fleurie, haut-lieu du kitsch touristique genevois. Ce sera le départ de la grande manif contre les maîtres du monde, contre les Bush, Blair et autres seigneurs de la guerre attendus à Evian.


Aujourd’hui, nous nous battons à Genève pour un accueil digne de l’importance politique et numérique de la première grande manif anti-G8 depuis Gênes, d’un accueil dans l’esprit de celui du Forum social européen à Florence, respectant libertés démocratiques et droit de manifester, pas formellement, mais aussi dans le concret, par la mise à disposition des infrastructures publi-ques nécessaires.


Nous luttons contre l’hystérie «anticasseurs» dans laquelle donnent certains médias, plutôt que de mettre en cause un ordre mondial, règne du droit du plus fort, où un rendez-vous avec l’auteur d’une guerre criminelle comme l’est Georges Bush, qui vient de fouler au pied droit international et Charte de l’ONU, est présenté comme légitime.


Nous nous battons contre les vacillations d’un Conseil d’Etat qui a commencé par emboucher ces mêmes trompettes, par la bouche de sa responsable de la police Micheline Spoerri, parlant de «casseurs professionnels» au lendemain de la manif anti-OMC/Guerre du 29 mars pour occulter la grave provocation policière à cette occasion… que le chef de la police a payé de sa place depuis.


Le sommet de la provoc fut atteint à mi-avril, quand les autorités cantonales annonçaient qu’il n’y aurait pas de manif autorisée à Genève le 1er juin, les manifestant-e-s genevois potentiels devant être exportés en France, et que le président de la Confédération affirmait ses velléités de recevoir Bush le jour même à l’aéroport de Cointrin, détournant ainsi évidemment toute manif vers cet objectif-là.


Par rapport à cette provocation là, les autorités genevoises se sont cantonnées à des considérations policières. Le refus de voir Bush recevoir ici les hommages de son féal Couchepin aurait pu et dû être assumé politiquement, au nom d’une Genève du respect du droit international et de la Charte de l’ONU, et au nom de cette écrasante majorité des 7 milliards d’humain-e-s qui ont dit NON à sa guerre impériale…


Quoi qu’il en soit aujourd’hui, Bush est «passé dans la clandestinité» et rencontrera Couchepin en un lieu «tenu secret» (avec l’approbation de la présidente du PSS, déclarée au Temps!) La manif est autorisée au départ de Genève… Négociations et débats se poursuivent en vue de l’engagement le moins provocateur possible de la police. Les conditions de celui-ci, comme d’ailleurs le bilan des évènements du 29 mars, devraient être rendus publics…


Nous ferons le point sur tous ces aspects dans notre prochain numéro. Alors à bientôt…


Pierre VANEK