Algérie

Algérie : La répression augmente face à la contestation populaire

Le mouvement populaire antirégime, né le 22 février, subit une répression accrue. Alors que le mandat du président par intérim, Abdelkader Bensalah, s’est terminé le 9 juillet, le régime algérien tente par tous les moyens de mettre fin aux manifestations de masse.

Manifestation, Algerie, 24 juin 2019

À la fin juin, le chef d’état–major de l’armée, Ahmed Gaïd Salah, a interdit de brandir dans les rassemblements tout autre drapeau que celui de l’Algérie, visant ainsi les symboles amazighs (l’emblème berbère), dans une tentative claire de diviser le mouvement populaire. Depuis lors, toutes les personnes qui portent de tels drapeaux sont ciblées par la police.

Face à l’accroissement du nombre d’interpellations, le Réseau contre la répression et pour la libération des détenus d’opinion a été fondé début juin par des membres du Parti Socialiste des Travailleurs, des avocats, des artistes et d’autres militant·e·s afin «d’organiser la solidarité et de centraliser les informations», en assistant notamment les détenu·e·s et leur famille dans les tribunaux.

Confronté à la contestation populaire qui ne dégonfle pas, Ahmed Gaïd Salah a défendu l’option du processus institutionnel. C’est lui qui a insisté sur l’organisation de l’élection présidentielle dans les trois mois après la démission du président Bouteflika le 2 avril. Initialement prévu le 4 juillet, le scrutin a finalement été annulé, faute de candidatures à la date limite du 25 mai, car la grande majorité des Algérien·ne·s ont boycotté l’idée même d’une élection sans un changement du système.

Le mouvement populaire continue à s’organiser pour dégager ce système. Une des demandes qui a gagné en popularité ces dernières semaines au sein de larges secteurs du mouvement, initialement issue de la gauche radicale, est la mise en place d’une assemblée constituante chargée d’assurer une transition politique pacifique. JD