Pour le droit de manifester

À Genève, les entraves au droit de manifester étaient déjà fortes, mais un durcissement est intervenu ces derniers mois. Une Coordination genevoise pour le droit de manifester est née courant juin.

Manifestation en souvenir d'Ali Reza, Geneve, 2019

L’Etat a décidé de facturer 500 francs pour la manifestation en mémoire d’Ali Reza, Genève, 2019

Cette coordination est composée de divers syndicats, partis, associations et collectifs, dont Solidarité Tattes, la CGAS, le SIT, Unia, la CUAE, solidaritéS, le PdT, Climate Strike Genève…

Outre le risque d’amende allant jusqu’à 100 000 francs en cas de débordements, les organisateurs·trices peuvent désormais se voir imposer des frais avant qu’une manifestation n’ait lieu: facturation du déplacement de places de stationnement sous-traité à une entreprise privée, émolument pour autorisation demandée moins de 30 jours avant une manifestation dont l’urgence ne serait pas avérée, avec interdiction de manifester pour toute demande faite moins de 48 h avant l’événement.

Plusieurs collectifs et organisateurs·trices de manifestations ont été victimes de ce harcèlement judiciaire et bureaucratique et ont reçu des factures importantes. Des piquets de grève ont aussi été ciblés par l’injonction policière de s’éloigner du lieu de travail concerné, suivie de contraventions pour «manifestation non autorisée». Ces atteintes à un droit démocratique fondamental doivent cesser.

Face à cette situation, la coordination a déposé un premier recours contre la décision de facturer des émoluments de 500 francs pour la manif en mémoire d’Ali Reza, jeune migrant qui s’est donné la mort fin mars au foyer de l’Étoile. En attendant que la Chambre administrative statue sur ce recours, la coordination demande au gouvernement qu’il ne facture plus d’émoluments et appelle les organisateurs·trices à ne pas payer ceux-ci le cas échéant. PV