Multinationales responsables

Multinationales responsables : Votera-t-on finalement en 2020?

En avril 2016, une coalition de 70 associations a déposé une initiative « Pour des multinationales responsables ». Elle demande que les violations des droits humains ou les atteintes à l’environnement commises par des multinationales suisses puissent faire l’objet de poursuites en Suisse. Son sort paraît incertain.

Annonce pour l'initiative pour des multinationales responsables

Actuellement, cette question est discutée aux Chambres fédérales: le Conseil national a accepté pour la 2e fois un contre-projet à l’initiative, refusé par le Conseil des États, qui devra à nouveau le traiter cet automne.

Ne sont concernées par ce contre-projet que les entreprises de plus de 500 employé·e·s (et de plus de 80 millions de chiffre d’affaires) et les filiales liées juridiquement à la maison-mère. Les atteintes à la vie, à la santé et à la propriété restent punissables.

Pourquoi cette priorité au contre-projet? Le comité d’initiative avait entamé « une discussion constructive » avec le Conseil national, faisant des « concessions significatives » selon Dick Marty (Le Courrier, 13 mars 2019). Il a promis de retirer l’initiative si le contre–projet est accepté. Mais il devra peut-être avaler d’autres couleuvres: « Ce texte doit être adapté pour être acceptable par l’économie, sinon nous nous y opposerons en votation finale », rappelle le démocrate-chrétien lucernois Andrea Gmür.

Le PS et les Verts défendent d’abord le contre-projet. 120 000 signatures en faveur de l’initiative finiront donc à la poubelle, si ce cirque parlementaire débouche sur la sentence de Giuseppe Tomasi di Lampedusa dans son roman Le Guépard: « Si nous voulons que tout reste tel que c’est, il faut que tout change ».

Hans-Peter Renk