Contraception et santé sexuelle

Pour la gratuité intégrale

On dénonce les inégalités salariales scandaleuses entre femmes* et hommes ainsi que la part importante de femmes* faisant face à la précarité, mais les inégalités entre femmes* et hommes en matière de santé font moins de bruit.

Greve des femmes*/Grève féministe à Neuchâtel. Photo: Laura Gambarini

Greve des femmes*/Grève féministe à Neuchâtel. Photo: Laura Gambarini

Or la quasi-totalité des frais liés à la santé sexuelle, à la contraception et à la santé reproductive est prise en charge par les femmes*. Cela ne peut plus durer, c’est à la collectivité de s’en charger.

Le canton doit rembourser…

Il faut changer de cap: Ensemble à Gauche (EàG) réclame dans une motion au Grand Conseil que tous les frais liés aux protections hygiéniques, aux moyens contraceptifs, aux consultations gynécologiques, à la grossesse ou à l’avortement soient remboursés par l’État.

Si la Sécu française prend en charge la contraception et que l’Écosse rembourse les protections hygiéniques, un canton comme Genève doit y parvenir. Par ailleurs, nous réclamons aussi que le canton révise ses politiques de santé publique afin de partager égalitairement la responsabilité de la santé sexuelle entre femmes* et hommes.

Un financement par l’impôt

EàG propose que ces mesures soient financées par la perception de « centimes additionnels pour l’égalité » sur le revenu et la fortune des personnes ainsi que sur le bénéfice des entreprises. Leur mise en place coûterait, selon nous, entre 70 et 90 millions par an. Peu de choses à côté des cadeaux fiscaux aux grandes entreprises de RFFA, estimés à plus de 400 millions par an à Genève.

Le financement par l’impôt induirait une participation de chacun·e selon ses moyens ainsi qu’un partage égalitaire des coûts entre femmes* et hommes. Cette solidarité permettra aussi de rendre l’accès à ce type de prestations de santé possible pour une part croissante de la population qui, faute de moyens, opte pour des franchises élevées et ne consulte jamais.

Changer de cap aussi au niveau fédéral

Dans un deuxième texte, EàG réclame de l’Assemblée fédérale et du Conseil fédéral qu’ils révisent leur politique en la matière. Berne doit inclure toutes ces prestations dans le catalogue de base de l’assurance-maladie, sans franchise ni quote-part à charge des assuré·e·s. Ces revendications sont en avance sur leur temps d’adoption à Berne vu la majorité de droite dure au parlement fédéral, c’est pourquoi nous voulons que Genève joue les pionniers en la matière, comme pour l’assurance-maternité, mise en place en 2001 à Genève, quatre ans avant l’assurance-maternité fédérale.

Tenir compte des besoins des personnes lesbiennes et transgenres

Les textes d’EàG exigent aussi que les problématiques spécifiques des femmes* lesbiennes, des personnes bisexuel·le·s et transgenres cessent d’être ignorées par les politiques de santé publique. L’absence de données fiables sur les problématiques de santé touchant spécifiquement ces populations empêche de mettre sur pied des politiques de santé publique adaptées.

Enfin, une campagne forte auprès des professionnel·le·s de la santé afin qu’elles-ils réalisent des dépistages systématiques des infections sexuellement transmissibles, ainsi que de certaines maladies sexuelles trop souvent sous-diagnostiquées chez les femmes, à l’instar de l’endométriose, est également réclamée.

Stéfanie Prezioso