Trois fois non

Le 30 juin prochain, la population fribourgeoise est amenée à voter sur deux objets importants: l’extension des horaires d’ouverture des magasins le samedi et la réforme fiscale cantonale. Après avoir participé activement à la récolte de signatures lors des référendums, il est temps de les refuser en votation populaire.

RFFA et magasins, Fribourg

Pour la cinquième fois (!), la population fribourgeoise doit se prononcer sur une extension des horaires d’ouverture des magasins le samedi. Les partis bourgeois reviennent une nouvelle fois à la charge et veulent nous avoir à l’usure.

Non à la fermeture à 17 h le samedi

Ne nous laissons pas berner et votons non à cette heure supplémentaire (pour rappel, les magasins ferment à 16 h dans le canton de Fribourg), qui ne résout absolument rien. En effet, cette extension profitera avant tout aux grandes enseignes, au détriment des petits commerces. Il s’agit d’une nouvelle attaque aux conditions de travail des employé·e·s dans un secteur à bas salaires, d’horaires fractionnés et de travail sur appel. À nouveau, les travailleuses et travailleurs verront leur vie sociale et familiale sacrifiée sur l’autel de la consommation. Enfin, cela ne résoudra pas le problème de la disparition des petits commerces, situation que l’on peut observer à Fribourg depuis quelques années déjà.

Non à des pertes fiscales massives sur le dos de la population

Cette réforme défendue par le Conseil d’État vise à introduire de nouvelles déductions fiscales et baisse fortement le taux d’imposition des entreprises, de 19,86% à 13,72%, ce qui entrainerait d’énormes pertes fiscales pour le canton et les communes: plus de 74 millions par an dès 2020 et plus de 163 millions dès 2030. Dans le canton, 128 communes (sur 136) seraient perdantes! Les seuls gagnants seront les actionnaires des grandes entreprises, qui n’auraient plus qu’à se partager le magot. Ces pertes fiscales pour les collectivités publiques auraient pour conséquence des coupes dans les écoles, les hôpitaux, les routes, l’accueil des enfants, la prise en charge des ainé·e·s, les transports publics, etc. De plus, des emplois seront menacés, puisque, pour compenser ces pertes fiscales, des postes seraient supprimés dans tout le service public.

Enfin, les collectivités seraient contraintes d’augmenter nos impôts pour compenser ces pertes. En coupant dans le service public et en augmentant nos impôts, nous serions toutes et tous perdant·e·s!

Le troisième objet (Décret relatif aux contributions financières transitoires de l’État en faveur des communes et paroisses) est une compensation transitoire du canton vers les communes et paroisses des pertes fiscales qui découleront de la réforme fiscale. Pour être cohérent, en refusant celle-ci, nous refusons également ce décret.

Alberto Silva