Grounding pour les FA-18

Les mobilisations contre le réchauffement du climat ont mis en évidence le rôle de l’aviation civile dans l’émission des gaz à effet de serre. Mais on oublie trop souvent la nocivité de l’aviation militaire.

FA-18 Photo: Peter GronemannPhoto: Peter Gronemann

La consommation des réacteurs militaires est tout sauf sobre. Un FA-18 consomme 115 litres de kérosène à chaque décollage. En vol, c’est 3,3 litres par seconde et 10 litres avec l’allumage de la post-combustion. Une heure de vol d’un FA-18 peut être équivalente à une heure de vol d’un avion de ligne de type A 310 ou de deux A 320. Bien sûr, il y a moins de vols. Mais c’est l’existence de l’aviation militaire qui doit être remise en cause.

Les exigences de la défense du climat et de notre avenir doivent déboucher sur une profonde remise en question du dispositif militaire. La notion de « défense du territoire » doit désormais être envisagée sous l’angle de sa défense contre les risques climatiques et chimiques, eux bien réels. Il est urgent d’abandonner définitivement les scénarios d’hypothétiques attaques militaires et la « défense des frontières » pour une défense active de notre environnement naturel et social contre les catastrophes hautement prévisibles. À l’évidence, les nuages de pollution, de radioactivité et les gaz à effet de serre ne peuvent être arrêtés par des chasseurs et des missiles.

Le budget annuel du DDPS était d’environ 5 milliards ces 3 dernières années, il est en nette augmentation pour 2019, à hauteur de 5,8 milliards, soit 8% du budget de la Confédération. 4,5 milliards sont prévus dans la rubrique « défense ». Un coup d’accélérateur a été donné pour l’achat de nouveaux avions de combat pour environ 8 milliards de francs.

Dépenses absurdes

Au lieu d’alimenter une industrie parasitaire et mortifère, ces sommes devraient être consacrées à la lutte contre le réchauffement climatique. Dans l’immédiat, un grounding de tous les vols militaires doit être instauré ainsi que l’interdiction des transports militaires à moteur diesel. Cela serait un signal d’alarme clair pour montrer l’urgence d’une politique climatique et énergétique.

Une politique de reconversion des arsenaux et du parc militaire, un retraitement et un recyclage de toutes les matières dangereuses et toxiques, un nettoyage de toutes les places de tir avant que ces zones soient rendues à la nature, voilà une série de tâches à réaliser. Un service civil volontaire pourrait remplacer totalement le service militaire. La protection civile inclurait alors la protection de la nature.

La défense de notre avenir nécessitera des changements radicaux. La disparition de l’armée et des armements en fait partie.

José Sanchez