Soudan

La mobilisation populaire continue

Les mobilisations, presque quotidiennes, contre le régime du dictateur Omar Al-Bashir continuent dans la capitale soudanaise, Khartoum, et dans le reste du pays.

Les protestations populaires ont éclaté il y a maintenant plus de trois mois (solidaritéS nº 341) et représentent le plus grand défi rencontré par le régime soudanais depuis trois décennies. Face à cette révolte populaire de masse, Al-Bashir a déclaré l’état d’urgence, dissout le gouvernement central, remplacé les gouverneurs des états par des responsables de la sécurité, élargi les pouvoirs de la police et interdit les rassemblements publics sans autorisation.

Dernièrement, lors d’une cérémonie officielle pour l’annonce d’un nouveau gouvernement, Al-Bashir a promis qu’il engagerait un dialogue avec l’opposition. Les forces d’opposition ont rejeté le dialogue avec l’autocrate soudanais et ont continué à revendiquer son départ et celui du gouvernement.

Les autorités ont confirmé la mort de 33 personnes depuis le début des manifestations, mais les réseaux des opposant·e·s affirment que le bilan est nettement plus élevé. Les arrestations n’ont pas cessé, ciblant en particulier les organisateurs·trices des manifestations, les opposant·e·s de gauche et les féministes.

La répression violente n’a néanmoins pas mis fin à la contestation populaire, bien au contraire. Les manifestations se poursuivent et s’intensifient. Des grèves ont également eu lieu, organisées pour la plupart par l’association professionnelle soudanaise, un groupe de coordination de syndicats professionnels indépendants qui a été une des fers de lance des mobilisations. Les manifestant·e·s maintiennent leur slogan: «le peuple veut la chute du régime»!

Joseph Daher