Militant climatique menacé de renvoi

Arrêté il y a trois ans dans son pays pour avoir dénoncé l’exploitation problématique d’une mine d’or dans la montagne Nogon Uul située au nord de la Mongolie, Istheren Mendbayar, en danger, avait fui la Mongolie avec sa femme et leurs trois enfants.


Manif Mongolie contre la mine de Mogon Uul

Hormis d’être un site archéologique reconnu, Nogon Uul procure en eau la population locale. Des taux alarmants d’arsenic ainsi qu’un degré élevé de la pollution de l’eau ont été mis à jour par un groupe de chamans dont fait partie Istheren Mendbayar. Aujourd’hui, les menaces à l’encontre du lanceur d’alerte n’ont pas disparu. Bien au contraire, c’est une atteinte à sa vie que le ressortissant redoute actuellement en cas de retour dans son pays. Mais le Secrétariat d’État aux migrations (SEM) ne veut rien entendre. Prétextant que la Mongolie est une démocratie, les autorités suisses ont fait savoir leur décision de renvoi au militant climatique. Il doit quitter la Suisse avec toute sa famille au 1er avril 2019.

L’argument du SEM est extrêmement léger. Il ne manque pas d’exemples d’États démocratiques qui bafouent les droits humains et chacun·e sait qu’habiter un pays démocratique n’est aucunement un gage de sécurité.

Face à la détresse de cette famille, entre-temps bien intégrée au Locle, un comité de soutien du haut du canton a lancé une pétition appelant à la clémence et demandant aux autorités suisses de ne pas faire exécuter le renvoi. Un recours médical se prépare également face à l’état de santé dégradé et préoccupant d’Istheren Mendbayar, causé notamment par la situation critique qu’il endure, ainsi que par cette décision inhumaine du SEM.

Face à des autorités qui font la sourde oreille – le canton se réfugie derrière les décisions du SEM et est prêt à appliquer le renvoi – nous attendons autre chose du Conseil d’État: une réponse digne et responsable.

May Du