Campagne dynamique pour une élection sans surprise

Le 1er tour de l’élection complémentaire au Conseil d’État vaudois a vu Rebecca Ruiz être élue avec 46% des voix, l’UDC ayant renoncé à se présenter au 2e tour. Les listes de la gauche radicale représentent ensemble la troisième force du canton avec à sa tête la candidature de Jean-Michel Dolivo et d’Ensemble à Gauche (EàG).


EàG a mené une campagne collective (extrait de la vidéo de campagne).

31%: c’est le taux de participation lors de cette élection. Il en dit long sur le peu d’engouement populaire qu’elle a suscité. Présentée par les grands médias comme jouée d’avance, la campagne s’est concentrée sur le duel PS-UDC, mettant à l’écart les candidatures proposant une alternative réelle aux politiques néolibérales menées par un gouvernement à majorité PS-Verts depuis sept ans. Cette inégalité de traitement s’est vue renforcée par une forte disparité de moyens financiers, le PS ayant investi sept fois plus d’argent qu’EàG dans cette élection. Enfin, il faut rappeler qu’environ 30% des habitant·e·s du canton n’ont pas eu leur mot à dire, du fait qu’ils et elles n’ont pas de passeport rouge à croix blanche.

Dans ce contexte, le choix du POP de présenter une liste concurrente n’a pas été positif pour la dynamique de campagne de la gauche radicale. Si le score cumulé des deux listes révèle un relatif progrès de la gauche combative dans le canton (plus de 7%), on peut légitimement penser que la gauche radicale unie aurait dépassé la barre des 10%. Cette situation est regrettable, à l’approche des élections fédérales de 2019. EàG et ses composantes appellent au rassemblement de toutes les forces de gauche radicale et espèrent que le POP reconsidère son choix de partir seul avant cette échéance.

Campagne de terrain

Pour autant, EàG a mené une campagne dynamique, dans la rue et sur les réseaux sociaux. Ceci s’observe particulièrement dans les villes du canton où la coalition est la plus présente: Lausanne, Yverdon–les–Bains et Vevey où nous arrivons en troisième position derrière le PS et l’UDC. Nous avons pu défendre des propositions concrètes tout en soulignant la nécessité de sortir d’un système fondé sur l’exploitation de la grande majorité de la population et des ressources naturelles. Nous avons donné un écho aux luttes dans lesquelles nous sommes investi·e·s au quotidien: grève féministe du 14 juin 2019, grève pour le climat, mouvements contre le racisme et pour la défense des droits des migrant·e·s ou encore lutte contre les cadeaux fiscaux aux plus riches (RIE 3/RFFA).

Par-delà les résultats de cette élection, l’urgence sociale et écologique implique de développer ces luttes collectives. EàG et ses trois composantes – Solidarité & Ecologie, Décroissance-Alternatives et solidaritéS Vaud – y contribueront en agissant sur le terrain, sur les lieux de travail et de formation, dans les quartiers et dans la rue. Le refus de faire une campagne personnalisée a été l’expression de cette priorité donnée aux mouvements collectifs.

Pierre Conscience