Deal pourri PS-PLR pour la RFFA cantonale

Une majorité du Grand Conseil a accepté le 31 janvier un deal pourri PS-PLR…MCG-UDC sur la RFFA cantonale. Loin du «compromis acceptable» vanté par le PS, ce deal promet une baisse massive des impôts sur le bénéfice des grandes entreprises, dans la droite ligne de la RIE 3.

Dans le but déclaré de faire «passer la pilule», la majorité a accompagné le vote d’une version édulcorée de l’initiative pour plafonner les primes maladie à 10% du revenu (lancée avec le PS). Pour faire accepter ce marché de dupes, le PS a bradé ses promesses électorales et fait corps avec la droite, défendant ainsi un dumping fiscal agressif. Il a sacrifié au passage notre initiative commune (IN 170), qui a été traitée à la hussarde en commission fiscale pour servir d’appât au piège de la RFFA cantonale. Son contre-projet est présenté comme une mesure d’«accompagnement» de celle-ci, alors que rien ne lie ce «paquet», sinon le baratin de ses promoteurs.

On retrouvera l’essentiel des arguments développés par le seul rapporteur de minorité sur la RFFA cantonale, notre camarade Jean Batou, député EAG, sur le site www.eag-ge.ch. Ils méritent le détour. Les Verts ont été cohérent·e·s et, cette fois, ont résisté aux sirènes du «compromis» à droite.

Mais, mal à l’aise, les député·e·s PS ont été nombreux·euses à s’abstenir lors des votes émaillant le débat d’une demi-douzaine d’heures. Cinq ou six d’entre eux·elles, formant le noyau dur des partisan·e·s du deal social libéral ont été seul·e·s à voter systématiquement en faveur, près des deux tiers du groupe s’abstenant le plus souvent.

Imité et flatté… le PLR ravi applaudit

On le comprend, car à écouter tel orateur du PS, on ne savait guère si c’était un PLR pur sucre qui s’exprimait ou un imitateur PS. Les applaudissements nourris des discours PS issus des bancs PLR venaient souligner la qualité de la performance.

Mais le chemin de croix du PS n’est pas terminé. Il devra resoumettre son adhésion à ce deal en AG… pour savoir s’ils·elles en restent au non à la RFFA fédérale couplé au oui à la déclinaison cantonale de cette même arnaque fiscale, ce qui est un équilibre instable et incompréhensible. Assumera-t-il clairement, dans le sillage de ses représentant·e·s au Conseil d’État, son rôle de roue de secours de l’Entente bourgeoise? Un sursaut de ses militant·e·s le ramènera-t-il vers le 2xNON? Cette pièce tragi-comique connaîtra son dénouement d’ici avril.

En attendant, au lendemain du vote au Grand Conseil, le comité de campagne de la gauche et des syndicats pour le 2xNON à la RFFA se constituait, avec une chaise vide: celle du PS.

Pierre Vanek


19 mai: combat à la loyale ou logique plébiscitaire?

Les électrices·eurs trancheront le 19 mai. Mais quelles infos apparaîtront dans la brochure de vote? On est, avec la RFFA cantonale, dans le cas rare d’un référendum facultatif issu du vote des deux tiers du parlement, nouveauté créée par la constitution de 2012.

A insi, il n’y a pas de comité référendaire adossé à une récolte de signatures qui aurait droit à la parole dans la brochure, au même titre que les «autorités». Or pour que le vote ne soit pas faussé, il faut pourtant que les arguments du non y figurent de manière égale à ceux du oui, sauf à sombrer dans une partialité inacceptable de la brochure… débouchant sur des recours. La solution est de donner la parole pour le non à la minorité parlementaire. C’est ce que nous avons demandé. La balle est dans le camp du gouvernement. JR