Un premier pas vers le congé paternité

Le 22 janvier, le Grand Conseil neuchâtelois a accepté par 67 oui contre 33 non de faire passer le congé paternité des employés de la fonction publique de 5 à 20 jours, à prendre dans l’année qui suit la naissance.

L’amendement PLR qui voulait limiter ce congé à 10 jours a été refusé. Il en a été de même pour leur proposition d’attendre le vote sur l’initiative fédérale qui demande de faire passer le congé paternité d’un jour à quatre semaines pour l’ensemble des salariés.

En acceptant un congé paternité de 20 jours, le canton neuchâtelois montre l’exemple au reste du pays. Ce signal positif vient soutenir l’initiative fédérale.

Mais si 20 est toujours mieux qu’un ou cinq jours, ce nombre reste loin des 70 jours de congé paternité en Norvège ou des 14 mois payés à partager entre les deux parents en Allemagne. N’oublions pas qu’accoucher et/ou prendre soin d’un enfant reste un facteur aggravant pour les femmes qui travaillent: licenciement illégal, discrimination à l’embauche, mobbing sournois mettant les travailleuses hors jeu. Une femme en âge de procréer ne correspond pas au profil idéal de la personne salariée assidue supposée ne manquer aucun jour de travail.

Il est impératif de trouver de nouvelles solutions dans le partage parental pour distribuer de façon égale la charge liée au soin des enfants. Le congé paternité payé va dans le sens d’une reconnaissance de la valeur du travail éducatif et ménager, ce travail gratuit qui n’est visible que lorsqu’il n’est pas fait, et qui, aujourd’hui, reste largement l’apanage des femmes.

May Du