Coup de barre social-libéral au PS

Le PS genevois a publiquement appuyé le référendum fédéral contre la Réforme fiscale et le financement de l’AVS (RFFA) déposé ce 16 janvier. Le lendemain pourtant, lors de son AG, le PSG a voté par 52 voix contre 36 en faveur d’une arnaque fiscale genevoise analogue au deal fédéral.

Le ralliement du PSG à la réforme cantonale pilotée par la PLR Nathalie Fontanet est payé en monnaie de singe. La petite dizaine de socialistes qui ont fait pencher la balance dans ce sens ont accepté de soutenir le deal suivant: réduire homéopathiquement la baisse de l’imposition des grandes entreprises et étaler la montée des pertes fiscales sur cinq ans, grâce à une hausse étagée de l’imputation de l’impôt sur le bénéfice à l’impôt sur le capital. La facture finale reste cependant de l’ordre de 400 millions en moins pour le canton.

Pour faire «passer la pilule», la droite a soutenu un contre-projet à l’initiative de la gauche et des syndicats pour plafonner les primes maladie à 10% du revenu des ménages (IN 170). Or la hausse des subventions maladie ainsi introduite est financée à hauteur de 186 millions par an par le seul gonflement de la dette, sans aucune nouvelle recette. La droite sait déjà qui paiera la facture: au final, il faudra couper ailleurs.

Par ce vote, le PSG quitte le front du 2xNON avec les syndicats genevois en vue du scrutin populaire en mai, lors duquel les RFFA fédérale et cantonale seront au menu. Particulièrement affligeant dans cette histoire est le basculement du Conseiller d’État PS Thierry Apothéloz, membre du comité d’initiative avant les élections et passé dans le camp non seulement de l’opposition à l’initiative, via son soutien au contre-projet, mais aussi de son instrumentalisation au service de la politique fiscale PLR.

Espérons que des socialistes se mobiliseront quand même avec nous pour le 2xNON, en rompant avec le coup de barre social-libéral de la direction du PS.

Pierre Vanek