Négociants suisses accusés de corruption au Brésil

Trois géants du pétrole sont accusés d’avoir corrompu des dirigeants de la compagnie d’État brésilienne Petrobras, productrice d’or noir. L’affaire porte sur des contrats d’une valeur d’au moins 20 milliards de dollars.

Selon l’un des enquêteurs brésiliens, « il y a de nombreux messages qui montrent que les dirigeants des compagnies étaient assurément au courant » des stratagèmes consistant à obtenir des prix en dessous de ceux du marché ou d’autres avantages (swissinfo.ch, 5.12.2018).

Il s’agit d’un nouveau volet de l’immense affaire débutant au Brésil en mars 2014, avec l’ouverture de l’opération policière anticorruption baptisée « Lava Jato ». Rapidement, quelques hauts dirigeants de Petrobras avaient détaillé le rôle de nombreuses banques suisses dans les mécanismes de corruption autour de Petrobras. Le rapport de gestion du Ministère public de la Confédération de 2017 indique que plus d’un milliard de francs suisses ont été bloqués dans ce cadre. À présent, ce sont Vitol (dont le siège est à Genève), Glencore (dont le siège dans le canton de Zoug) et Trafigura (dont le siège est à Lucerne), compagnies se partageant à elles seules environ 10% du commerce mondial de pétrole, qui sont accusées d’actes corruptifs à l’encontre de Petrobras.

Il est piquant de noter que moins d’une semaine avant que ce dernier volet n’éclose, le Conseil fédéral sortait son rapport sur « Le secteur suisse des matières premières: état des lieux et perspectives », dont les mesures sont jugées totalement insuffisantes par l’ONG Public Eye.

Vivien Ballenegger