Social et santé

Social et santé : Une poignée de millions arrachés

Ensemble à Gauche (EàG) a dit être prêt à voter le budget 2019 sous conditions. Il s’agissait de nos amendements, soit 25 millions de plus pour les prestations dans les secteurs les plus sinistrés.

Le 14 décembre, nos député·e·s ont réussi à faire approuver ces moyens supplémentaires et ont voté le budget 2019 avec le soutien du PS, des Verts et du MCG malgré l’opposition véhémente de la droite. Certes, le résultat ne répond pas pleinement aux besoins de la population. Depuis longtemps, la situation a été fortement dégradée par une stagnation de financements ne répondant pas à la hausse des besoins due au vieillissement de la population et à l’explosion de la précarité.

Rompre avec la logique de l’austérité

Ce budget a pourtant le mérite de rompre pour part avec la logique d’austérité de ces dernières années. Ainsi, bien qu’il ne parvienne pas à combler les gros retards dans divers domaines, il signale un début de réponse pour des services sinistrés par des années d’austérité. Les 25 millions obtenus par EàG offrent des améliorations réelles dans le social et la santé, avec la création d’environ 200 postes de travail supplémentaires pour répondre aux besoins, notamment des plus fragiles.

25 millions de plus pour la population

Ainsi, 8 millions sont injectés aux HUG pour plus de postes dans la prise en charge des patient·e·s, 7 millions vont à l’Hospice général pour améliorer le suivi social des usagers·ères pour les accompagner vers l’autonomie, 4,8 millions de plus vont à l’Imad pour la prise en charge du maintien à domicile, 3,2 millions vont aux EMS pour annuler la hausse de la participation personnelle quotidienne des usagers·ères de 8 à 10 francs, un demi-million va au SPMi (protection des mineur·e·s) et au SPAd (protection de l’adulte) et un demi-million à des postes d’infirmiers·ères scolaires.

Exit les Dardelles, RFFA vers un 2 × non

EàG a aussi soutenu six postes en plus pour Police-secours afin que ce service puisse répondre aux appels à l’aide des habitant·e·s, contrairement à la situation actuelle. Enfin, le crédit d’investissement pour la nouvelle méga-prison voulue par Maudet aux Dardelles a été refusé. Elle est ainsi enterrée. Dans ce débat, EàG a plaidé pour un virage à 180 degrés en matière de politique judiciaire et carcérale dans le canton qui enferme le plus.

Le spectre de réforme de la fiscalité a hanté les débats. La droite n’a cessé de fustiger les dépenses supplémentaires au motif de la baisse massive des recettes envisagée à préparer. La lutte pour les prestations passe donc par un refus clair de RFFA, sur les plans fédéral et cantonal.

Jean Burgermeister