Andalousie

Andalousie : Vox - Un vote réactionnaire et protestataire

Un vote réactionnaire et protestataire

Le parti Vox a percé en Andalousie, bastion de la gauche depuis des décennies. Une opposition massive est attendue.

Si l’on en croyait les commentateurs, la crise en Andalousie n’était pas si grave et le Parti socialiste ouvrier (PSOE) aurait dû remporter les élections, comme il l’avait fait depuis 1982. La présidente de l’Andalousie, Susana Díaz, pensait de même lorsqu’elle a convoqué les élections du 2 décembre dernier. Le résultat choque: 400 000 voix de moins pour le PSOE, 300 000 de moins pour le Parti populaire (PP) et une éruption électorale du parti d’extrême droite Vox, qui devient le cinquième parti avec près de 11% des voix.

Vox est un enfant du tournant à droite opéré par le Premier ministre Mariano Rajoy, les juges et le palais. Ils ont déclenché une guerre contre la Catalogne, mis les dirigeants du mouvement en prison et estimé que « la loi et l’ordre » allaient régner. Rajoy est tombé, mais son successeur Pablo Casado a poursuivi sur la même voie en intégrant le racisme à sa campagne, qui s’opposait aux réfugié·e·s et aux migrant·e·s. Les médias ont décrit Vox comme un parti d’extrême droite décomplexé, disant ouvertement ce que le PP et les Ciudadanos n’osent pas dire.

Les nostalgiques de Franco jouent avec le feu: un gouvernement qui tolère des fascistes en Andalousie aggravera la crise au sein de la droite et contribuera à l’escalade du conflit catalan. Face à l’ampleur des mouvements féministes et LGBTIQ et des manifestations pour l’accueil des réfugié·e·s, les sexistes et racistes de Vox ne peuvent qu’enrager. Les manifestations antifascistes massives, directement après l’annonce des résultats en Andalousie, sont un signe de ce qui les attend.

Nico L., militant andalou