#NousToutes contre les violences sexistes et sexuelles

Après #metoo, c’est le mouvement #NousToutes et #NousAussi qui est à l’origine d’un large appel à des marches féministes la veille de la Journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes.


Lausanne – Gustave Deghilage

Le 24 novembre, en Suisse romande, plusieurs marches contre les violences sexistes ont fait un large écho à celles des plus grandes villes des pays voisins. À Lausanne, près de 2000 personnes se sont réunies sur la place de la Riponne pour une marche nocturne en chants et slogans. Des discours ont été prononcés et un espace de parole a été créé, permettant à plusieurs femmes de faire entendre leur témoignage.

À Genève, le festival Les Créatives a organisé la marche « La Rue est à #NousToutes ». La manifestation, qui a mobilisé près de 1000 personnes, était précédée d’une danse en fanfare des afro–féministes « 30 nuances de noir ». À Fribourg, une marche nocturne aux flambeaux a été suivie par près de 300 personnes. Plusieurs organisations étaient à la base de la mobilisation, dont les syndicats et les partis de gauche comme solidaritéS. Enfin, à Neuchâtel, une marche nocturne, mais silencieuse, a réuni près de 250 personnes.

On a aperçu des slogans tels que « Ras-le-viol », « Me siffler n’est pas un compliment », « En rue ou à la maison, non, c’est non » et « Mon corps m’appartient ». Des revendications communes portées par des femmes* et pour des femmes*, ce qui n’a pas empêché les marches d’être très mixtes. Elles ont été suivies par près d’un tiers d’hommes et étaient composées de femmes* d’horizons très divers et de toutes les générations. Cela montre que la question des violences sexistes et sexuelles mobilise largement et n’a pas perdu de son ampleur depuis le mouvement des réseaux sociaux #metoo. Il semble clair aujourd’hui que le mouvement a adopté une optique plus collectiviste.

Les slogans ont rappelé les violences faites aux femmes dans la sphère privée. Toutefois, l’appropriation des espaces urbains par les femmes comme lieux de vie collective, sans violence et sans sexisme, étaient aussi au cœur de la démarche. Par ailleurs, ni les personnes présentes ni les organisatrices n’ont laissé de place à des discours ultrasécuritaires.

La nécessité de formuler des revendications et de se mobiliser collectivement, en marche et en actions, pour en finir avec les violences sexistes et sexuelles, et plus largement avec les inégalités structurelles, est bien ancrée dans la conscience collective. On pouvait d’ailleurs s’en réjouir en voyant apparaître ce 24 novembre les pancartes d’appel à la grève du 14 juin 2019, preuve que le processus de conscientisation va grandissant et est en marche!

Clémence Jung


Actions féministes


Neuchâtel

Après la marche nocturne contre les violences faites aux femmes*, qui a rencontré un franc succès, le Collectif neuchâtelois pour la grève féministe 2019 annonce de nouveaux rendez-vous.

Le 6 décembre, Sainte Nicole « patronne et bienfaitrice des femmes et d’un Noël respectueux de l’égalité entre genres » se trouvera entre 17 h et 19 h à Espacité à La Chaux-de-Fonds et à la Place Pury à Neuchâtel. Le 18 décembre, le Collectif animera la Place de la Gare dans le Haut du canton à l’occasion de la journée internationale des droits des migrant·e·s. Une occasion pour dénoncer les discriminations racistes et xénophobes et défendre ensemble nos valeurs citoyennes.

ME