Taper sur les pauvres, engraisser les riches

Avec la nouvelle réforme des subsides à l’assurance maladie, le Canton économisera 8,3 millions de francs sur le dos des moins nanti·e·s. Et si la RFFA passe, ce sont les plus riches qui en profiteront.

Les subsides cantonaux à l’assurance maladie aident les revenus les plus bas à payer leurs primes. La réforme présentée par le Conseil d’État – qui ne concerne ni les personnes à l’aide sociale ni les bénéficiaires de prestations complémentaires AVS-AI – entraînera une suppression complète des subsides pour 5000 habitant·e·s du canton, tandis que 4500 personnes verront l’aide diminuer et 7500 y gagneront un peu. Le but, nous dit-on, est de lisser les effets de seuil et non de faire des économies. Mais les faits sont là: le canton et les communes économiseront 8,3 millions sur le dos des plus faibles du canton.

Dans le même temps, Laurent Kurth (PSN) annonce une nouvelle baisse du taux d’imposition des entreprises, de 15,6% à 13,4%, si la réforme fédérale RFFA passe. Quand on baisse les impôts des entreprises, l’argent va directement dans la poche des actionnaires. Comme s’en réjouit le magazine numérique Bilan: « Pour les actionnaires, l’année 2018 est à nouveau une excellente cuvée! Depuis le début de la saison des résultats, de nombreuses sociétés cotées en bourse ont annoncé un relèvement de leurs dividendes. »

Le Conseil d’État continue de nous balader avec les mêmes sornettes depuis dix ans, prétendant que les entrées fiscales vont augmenter. Mais la population neuchâteloise paie comptant ces réformes. Quand le Conseil d’État va-t-il renouveler ses arguments et avouer ce que tout le monde soupçonne, à savoir qu’il pense qu’il est bon pour le canton que les riches s’enrichissent?

HV