Primes LAMal

Primes LAMal : Le prix de la santé

Alors que les primes des assurances augmentent sans cesse, des milliers de personnes se sont rassemblées le 17 novembre dans des villes suisses pour dénoncer un système de santé antisocial.



Manifestations du 17 novembre à Genève (haut) et Lausanne – solidaritéS / Jorge Lemos

À l’appel du groupe citoyen de Lutte contre l’augmentation des primes d’assurance maladie (LCAPAM), soutenu par des organisations de gauche combative, des syndicats et des associations, des mobilisations ont eu lieu à Genève, Lausanne, Monthey, Bienne, Berne, Bellinzone et Neuchâtel. C’est à Genève que la manifestation a réuni le plus de personnes, avec près d’un millier de participant·e·s. À Lausanne, 300 assuré·e·s en colère ont répondu présent·e·s.

Nous étions dans la rue pour dénoncer une situation plus que préoccupante: près d’un cinquième de la population a déjà renoncé à se soigner pour des raisons financières. De plus, un nombre croissant de personnes dépendent des subsides cantonaux. Des milliers d’étudiant·e·s attendent encore leurs subsides, sans compter tout·e·s celles et ceux qui y auraient droit mais ne les reçoivent pas faute d’un octroi automatique.

Non à l’augmentation de la franchise minimale

En avril 2018, une personne séropositive est morte dans les Grisons faute de soins. Son assurance avait refusé de prendre en charge les traitements indispensables à sa survie. La raison de ce refus? Elle n’avait pas payé ses primes maladie.

Les médias et la plupart des partis sous la coupole nous disent de manière unanime que le problème provient de coûts de la santé toujours en augmentation. Pour la droite – dont un grand nombre de parlementaires siègent dans les conseils d’administration des caisses-maladie – la maîtrise des coûts passera par l’augmentation du montant de la franchise minimale. Or cette mesure, profondément antisociale, ferait peser une charge financière encore plus lourde sur les personnes aux revenus modestes et moyens.

Dans un contexte de creusement des inégalités de revenus, les inégalités de santé suivent la même spirale infernale. Le problème de notre système de santé n’est pas son coût, mais son financement.

Face à ces constats, soutenons et faisons signer les initiatives populaires fédérales « Pour un Parlement indépendant des caisses-maladie » et « Assurance-maladie. Pour une liberté d’organisation des cantons ». Combattons la RFFA pour garantir les financements cantonaux et fédéraux des subsides LAMal. Le tout en ne perdant pas de vue l’objectif d’un système de santé public, financé par des cotisations salariales paritaires et proportionnelles au salaire, en s’inspirant du modèle sûr et éprouvé de l’AVS. L’assurance maladie doit devenir une assurance sociale et inclure le remboursement des lunettes et des soins dentaires.

Julien Nagel