Canicule et réchauffement climatique

La canicule cadre bien avec l’accroissement des événements extrêmes prévus par les climatologues, même si un lien direct n’apparaît pas pour l’instant. Derrière la canicule, d’autres évolutions inquiétantes se manifestent.

Canicule 2018: Coulée de lave à Chamoson

Difficile d’établir maintenant un lien de cause à effet immédiat entre le réchauffement de la température moyenne de la planète et les épisodes caniculaires de cet été. En attendant, ce qu’il y a de sûr, c’est que ces canicules rentrent fort bien dans les projections des climatologues en matière d’événements climatiques extrêmes, comme les inondations, les sécheresses, le renforcement des ouragans, etc. On notera que la canicule touche aussi les océans, où elle dure plus longtemps, comme l’établit une étude à laquelle ont participé des scientifiques de l’Université de Berne. C’est alors le plancton végétal qui dépérit. Problème: le plancton est le principal pourvoyeur d’oxygène de la planète…

2°C: au-delà de cette limite, la planète n’est plus viable?

D’autres rapports sont venus assombrir la réalité: bien qu’ils·elles s’en défendent, les auteur·e·s du rapport technique de la Convention–cadre des Nations unies sur le climat remettent en cause la limite de 2°C de réchauffement climatique établie par les accords de Paris. Car avant même d’avoir atteint cette limite, la planète connaîtra des « effets non linéaires » du passage de 1,5° à 2°C. En clair: les effets ne seront plus en proportion avec l’augmentation de la chaleur. Une limite qualitative de déclenchement de processus encore plus incontrôlables qu’actuellement pourrait être franchie.

C’est ce seuil de rupture qu’une autre étude – cosignée par des scientifiques de l’Université de Copenhague, de l’Université nationale australienne et de l’Institut de recherche de Potsdam – met en évidence, indiquant qu’« un réchauffement de 2 degrés pourrait activer d’importants éléments de rupture augmentant ainsi encore davantage la température, ce qui pourrait activer d’autres éléments de rupture par un effet domino qui pourrait entrainer la Terre vers des températures encore plus élevées.» Or, les émissions de COâ‚‚ ont repris de plus belle.

Nous sommes donc dans une situation très grave, où il y a urgence à agir. Les limites des accords de Paris sont de plus en plus éclatantes, comme celles de l’action gouvernementale suisse, malgré l’autosatisfaction officielle. La lutte contre le dérèglement climatique ne se fera pas sans une mobilisation massive dans tous les secteurs concernés.