Gratuité des transports publics pour les écolières et les écoliers de la ville de Fribourg

Mercredi soir 30 juin, la majorité rose-verte du Conseil Général de la ville de Fribourg a voté, lors de sa séance, la gratuité des transports publics pour les élèves de la ville, de 6 à 16 ans.

Ce vote fait polémique au sein de la droite, d’une part car il a été mis à l’agenda de la séance au dernier moment par les socialistes et les Verts, d’autre part car les partis bourgeois ne supportent pas ce qu’ils qualifient de «passage en force au mépris des règles démocratiques».

La réaction des partis de droite est assez étonnante, car cela fait de nombreuses années que l’alliance de gauche détient la majorité en ville de Fribourg et que, de fait, la droite se voit imposer des décisions qui ne lui plaisent guère. C’est le jeu démocratique et la droite ne s’en prive pas sur le plan cantonal où c’est elle qui est majoritaire tant au Conseil d’État qu’au Grand Conseil. Les caciques du PDC, du PLR et de l’UDC ont avancé toutes sortes d’arguments: les lignes de bus n’amènent pas vraiment les enfants vers leurs établissements scolaires, le fait de leur offrir un abonnement de bus est donc inutile. On a pu lire également que les enfants ne marcheraient plus; que penser alors du premier argument? Ensuite, la droite a indiqué que le sujet n’avait pas été abordé en commission du législatif, avant de se souvenir sans doute qu’une votation en assemblée suffisait.

A lire La Liberté du 30 juin, l’ultime pirouette de la droite consiste à faire recours auprès du préfet sous prétexte que c’est la loi scolaire cantonale qui fixe les conditions des transports, alors qu’il semble bien que la loi fixe le minimum que les communes doivent offrir. Le préfet tranchera. Il est regrettable qu’une initiative si louable et si rare soit menacée d’être étouffée dans l’œuf. Cela pourrait être un premier pas vers une gratuité des transports publics dans l’agglomération fribourgeoise qui suffoque dans les gaz d’échappement des voitures des pendulaires.

Rappelons que cette gratuité n’est pas une utopie, il existe une vingtaine de villes en France qui offrent la gratuité des transports à toutes ou plusieurs catégories de voyageurs. Compiègne (département de l’Oise) par exemple compte 74000 habitant·e·s, ce qui est très comparable à l’agglomération fribourgeoise et les transports publics y sont gratuits depuis 1975! Le financement en est assuré par les entreprises qui paient 27€ par mois et par employé. Au dire des entreprises de la ville, le jeu en vaut la chandelle.

Nous nous réjouissons également que soit bientôt votée l’initiative cantonale neuchâteloise qui propose la gratuité des transports publics. Dans la situation actuelle de réchauffement climatique et d’engorgement des villes, on ne peut que se réjouir d’une telle idée. D’autres régions pourraient tenter le lancement de telles initiatives, locales ou cantonales.

Frédéric Berset