AGCS: Conférence de Susan George

AGCS: Conférence de Susan George


Le 13 février 2003, Susan George, qui est un piller du mouvement ATTAC, nous à fait le plaisir de venir dans la petite ville Universitaire de Neuchâtel pour nous présenter les tenants et aboutissants du cycle actuel des négociations sur l’AGCS1 qui se tiennent à l’OMC.


Ce cycle est l’un des premiers tours de table entre les partenaires de l’OMC, c’est-à-dire presque tous les pays du monde. Certes, il y a partenaire et partenaire. En première classe, il y a les USA et l’UE qui tout deux sont massivement représentés au sein de l’organisation et qui de surcroît ont des armées de lobbyistes en arrière plan pour épauler leurs délégués et d’autre part, il y a les pays qui partagent un fauteuil pour deux. En gros, cette organisation qui représente les requins de la finance et du commerce multinational est une forme de «démocratie» censitaire: 1 M$ + 1 U2 = 1 siège.


Ce qui frappe le plus l’auditeur dans l’exposé de Susan George c’est à quel point cette organisation a la culture du secret chevillée au corps. Pour rappel l’AMI (Accord Multilatéral sur l’Investissement) l’un des enfants chéri de cette organisation de vampires est mort d’avoir été exposé à la vue de tous.


Ce nouvel accord est organisé comme une immense partie de poker menteur. Chaque pays fait des offres secrètes en un premier temps, puis vient le temps des demandes toutes aussi secrètes. Entendez bien par secret: qui ne doit pas être connu des peuples. Les lobbyistes savent très bien ce que sont ces offres et demandes car c’est eux qui les suggèrent, voir les imposent, à l’intermédiaire du négociateur officiel qui est lui tenu au secret.


Monsieur M. Lamy, décidément nous voici entouré de bien douteux amis, représentant l’UE mais pas les parlements. Non seulement les citoyens ne doivent rien savoir, mais même les parlementaires doivent être tenus pour inaptes à participer à ce jeu de dupe. Ainsi après un combat acharné, des parlementaires Belges ont réussi à obtenir qu’un document concernant ces négociations leur soit présenté. Ce fût en une séance au parlement sur base de quelques copies qui furent distribuées dans l’hémicycle et reprises en fin de séance. Interdiction de photocopier!


Et pendant ce temps là, la médisance courre dans la salle! Que fait donc notre conseil fédéral? A quel sauce veut-il mettre les intérêts du souverain. Nous entendons bien qu’il préserve les intérêts de Nestlé et autres multinationales d’origine Suisse. Mais le bien du plus grand nombre, qu’en fait il? Nous n’en savons rien. Pour cela nous sommes à égalité avec les membres de l’UE.


Cela n’est pas acceptable. Nous revendiquons au moins le droit de savoir ce qui se fait en notre nom. Si nous n’acceptons pas la guerre faite en notre nom, nous n’acceptons pas non plus l’esclavagisme commercial en aucun nom. L’assemblée décide d’adresser une lettre pétition à nos autorités exigeant que celles-ci rendent compte au dit souverain.


Jacques SILBERSTEIN



  1. AGCS Accord Général sur le Commerce des Service ou Arnaque Généralisée Commerciale sur les Services.