Une colère sociale en construction

Samedi 26 mai, à l’appel d’un collectif citoyen LCAPAM (Lutte contre l’augmentation des primes d’assurance-maladie), des rassemblements et manifestations ont eu lieu dans cinq cantons romands. Une première encourageante qui structure une grogne sociale toujours plus forte.


Demir Sönmez

Monthey, Fribourg, Lausanne, Bienne et Genève ont résonné au son des slogans contre la LAMAL et le système d’assurance-­maladie privé, qui pèsent financièrement sur de nombreux ménages romands. Cette première mobilisation inter-cantonale est certes restée numériquement modeste, mais a eu le mérite de mettre en mouvement de nombreuses personnes non organisées.

Une population conquise

À Genève, où la mobilisation a été la plus forte, environ 700 personnes ont manifesté à travers la ville et ont été accueillies avec sympathie et enthousiasme par les habitant·e·s. Demande de baisse des primes, critique des rémunérations des dirigeants d’assurance, exigence d’une caisse unique et dénonciation des parlementaires lobbyistes ont recueilli des applaudissements le long du parcours.

Un lieu de politisation

Au sein du défilé, peu de personnes étaient issues d’organisations, et beaucoup manifestaient pour la première fois. Mus par un profond sentiment d’injustice, les manifestant·e·s étaient à la recherche d’une réponse politique à leur situation réelle. La manifestation a offert à notre organisation l’occasion de dialoguer avec de nombreuses personnes et de proposer des perspectives politiques concrètes. Les échanges ont été fructueux et enthousiasmants, ce d’autant qu’aucun autre groupe politique ou syndicat n’était présent.

Une opportunité à ne pas manquer

Pour notre organisation, ce mouvement qui grandit et se nourrit de la colère sociale des classes populaires doit être considéré comme une opportunité de construction d’un front de contestation sociale. Nous devons aider à renforcer ce mouvement en essayant d’organiser des mobilisations significatives dans l’ensemble des cantons romands cet automne.

Ce prochain pas ne pourra se faire qu’avec notre participation active et pourrait ouvrir un espace de lutte important pour les prochaines années. A nous de ne pas le manquer.

Pablo Cruchon