Un mouvement social naissant pour défendre les droits des migrants

La politique migratoire appliquée dans notre pays refuse à des milliers de femmes, d’hommes et d’enfants leurs droits humains élémentaires. Dans le canton de Fribourg, les autorités appliquent cette politique de manière particulièrement restrictive.

Pour répondre à cette situation, solidaritéS Fribourg en collaboration avec les collectifs Droit de rester, Appel d’Elles et Poya solidaire ont organisé le 18 avril dernier une assemblée réunissant une centaine de personnes des différents collectifs, associations et mouvements politiques actifs dans le canton sur les questions migratoires.

Lors de cette assemblée, solidaritéS Fribourg a réitéré sa priorité politique numéro une: défendre les droits des migrant·e·s en plaçant les difficultés rencontrées quotidiennement par les requérant·e·s d’asile au cœur de nos préoccupations. Le groupe de travail migration a, en collaboration avec le collectif Droit de rester, élaboré un rapport sur les conditions de vie et d’accueil des migrant·e·s dans divers centres de prise en charge à Fribourg. Ce rapport met en lumière les conditions d’accueil inacceptables, dans des baraquements vétustes, ressemblant à des camps de prisonnier, insalubres, sans aucune garantie de sécurité. Les nombreuses contraintes infligées journellement aux requérant·e·s privent ces derniers de leurs droits fondamentaux.

Un représentant de Poya solidaire a aussi décrit avec beaucoup de courage quelques-unes des conditions imposées aux requérant·e·s logés à l’ancienne caserne de la Poya. Les différentes organisations présentes ont ensuite pris la parole pour afficher leur soutien et relater leur travail journalier auprès des migrant·e·s. En seconde partie d’assemblée, les priorités suivantes ont été dégagées:

  • Travailler avec le collectif Poya solidaire, les soutenir dans le quotidien et dans leurs revendications pour le droit au travail, à la formation professionnelle et à la scolarisation ainsi que pour l’obtention d’un permis de séjour, y compris pour les requérant·e·s d’asile débouté·e·s, et qui pour certain·e·s vivent dans le canton depuis des années.
  • Dénoncer les conditions d’accueil sur la base du rapport en cours de finalisation et demander, à l’exemple du canton de Vaud notamment, à ce que le mandat d’hébergement et d’encadrement des réfugié·e·s et requérant·e·s d’asile redevienne un mandat de service public et ne soit plus confié, comme c’est le cas actuellement, à une entreprise privée (ORS Service AG), à but lucratif et critiquée dans le monde entier.

Pour concrétiser au plus vite les différentes actions, plusieurs groupes de travail ont été mis sur pied.

Deux actions sont d’ores et déjà prévues à court terme: une participation la plus large possible au défilé du 1er Mai à Fribourg où les membres des différents collectifs, associations, mouvements politiques et personnes solidaires sont attendus en nombre. Il s’agira ensuite d’organiser une assemblée large avant l’été afin de mettre en commun les propositions des groupes de travail et de décider d’un calendrier. Une conférence de presse et une interpellation au Conseil d’Etat sur les conditions d’accueil des migrant·e·s à la Poya sont prévues à moyen terme.

solidaritéS Fribourg participe à ce large mouvement et espère arriver à fédérer un maximum de forces sociales et solidaires pour l’application d’une politique migratoire respectueuse des droits humains et obtenir de droits pour les migrant·e·s dans le canton. Nous nous engageons à mobiliser le plus largement possible dans ce sens, au cours des semaines et les mois à venir.

Groupe de travail migration solidaritéS -Fribourg