Face à Macron, la convergence des luttes comme seule solution

Après le vote validant le projet de réforme de la SNCF, les mobilisations des cheminot·e·s ont pris un nouveau tournant. Des appels à la convergence des luttes ont été lancés pour contrer Macron, son monde et sa répression.


Regis Muno

Le 19 avril 2018 a été déclaré jour de grève nationale par de nombreux syndicats français. La CGT et Solidaires ont appelé à une «première journée de convergences des luttes» rassemblant les différents corps de métiers et l’ensemble des mouvements sociaux. Pari réussi. En plus de cheminot·e·s, de nombreuses et nombreux retraité·e·s, fonctionnaires, étudiant·e·s, salarié·e·s du privé et même des travailleuses et travailleurs d’autres pays ont manifesté leur colère contre les réformes du gouvernement et les détériorations de leurs conditions de travail. Car si les mouvements sociaux sont divers, tout comme leurs revendications, un point commun les rallie: leur opposition aux politiques du gouvernement. Au total, 130 mobilisations ont été organisées dans toute la France, rassemblant près de 300 000 personnes, dont 50 000 à Paris.

Les intentions de Macron et de sa clique apparaissent de plus en plus clairement: favoriser la flexibilisation du travail pour le patronat, démanteler les services publics, protéger les grandes entreprises et favoriser les riches et les puissant·e·s. Ils ont imposé la réforme du droit du travail, la loi sur la sélection dans les universités, la baisse des aides personnalisées aux logements, ou encore une loi anti-terroriste pérennisant certains aspects de l’état d’urgence. Dans le même temps, le parlement français a ratifié la baisse de l’impôt sur la fortune et le renforcement du secret des affaires. Et il discute actuellement une violente réforme de la loi sur l’immigration.

Pour appliquer son programme, Macron n’hésite pas à faire usage de la répression. Les CRS et la BAC vident les universités occupées et répriment les manifestations. 2500 gendarmes et 500 CRS équipés de blindés, de grenades et d’hélicoptères sont envoyés pour évacuer la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. La contestation n’est pas la bienvenue dans le paradis néolibéral de Macron. Malgré cette violence d’Etat, de nombreuses et nombreux camarades de toutes origines sur les lieux de travail, dans la rue, dans les universités et dans les ZAD montrent que résister est possible et même nécessaire. Les manifestations du 19 avril ont peut-être marqué une première étape décisive dans la convergence des luttes.

Mélinda Tschanz