Action antipub à Fribourg

Bravant la météo hivernale et la triste ambiance du deuxième tour des élections complémentaires au Conseil d’Etat fribourgeois, une poignée de militant·e·s du Front de Libération de l’Invasion Publicitaire (FLIP) et de solidaritéS se sont donné rendez-vous dimanche matin 25 mars à l’occasion de la journée mondiale contre la publicité. Retour sur une action importante et bien accueillie.

Simultanément, dans plusieurs villes en Suisse, en Europe et ailleurs dans le monde, des militant·e·s antipublicité et anticapitalistes menaient des actions contre cette vitrine et ce héraut de la société mercantile qu’est la publicité.

A Fribourg, nous avons choisi de cibler les écrans publicitaires présents dans tous les bus du réseau urbain. Ces écrans sont judicieusement placés juste à côté de ceux indiquant les horaires du bus ainsi que les stations à venir. De plus, ils alternent sournoisement actualités, publicité, concours et animations de manière à optimiser l’impact des publicités sur les usagers et usagères, aux dires mêmes de l’entreprise de diffusion qui s’en vante sur son site Internet.

Cette forme particulièrement agressive de publicité est intolérable. Non seulement elle empiète sur l’espace public et capte notre attention comme toutes les autres formes de publicité, mais son vecteur de diffusion, par écran, est particulièrement nocif. Ces images matraquées durant tout un trajet en transport public sont fatigantes et intrusives en plus d’être consommatrices d’énergie, tant électrique que mentale.

Au contact de la population

Notre groupe de militant·e·s a donc abordé les usagères et usagers aux arrêts de bus, équipé·e·s de parapubs – parapluies décorés pour servir à leur nouvelle fonction – afin d’engager la conversation sur un mode humoristique. Cela s’est avéré payant: la grande majorité des gens partageaient notre souci face à cette intrusion dans les transports publics. Des tracts ont également été distribués afin d’étayer notre argumentaire et, là encore, les usagers et usagères se sont montrés très intéressés, voire contents de ne pas se sentir seuls dans leur souci d’une dérive publicitaire en pleine surenchère. Plusieurs personnes ont aussi parlé de l’impact négatif sur les enfants, particulièrement sensibles et probablement visés par ces écrans. La dernière partie de notre action symbolique a consisté à masquer les écrans publicitaires en collant par-dessus un panneau dénonçant leur caractère imposé, agressif et énergivore.

Loin d’être anecdotique, l’action antipublicitaire s’inscrit dans la remise en cause du capitalisme. La publicité en est un bon soldat, transformant les citoyennes et les citoyens en consommatrices et consommateurs ; créant des besoins d’achats là où il y a surtout des besoins de liens humains et de justice sociale. Nous nous réjouissons de la bonne entente, de l’excellente coopération et d’une nouvelle occasion de collaborer avec les militant·e·s du FLIP rencontré·e·s à cette occasion.

Frédéric Berset