Politique brutale de la Gérance immobilière municipale - Des locataires résistent

Des locataires résistent

L’Association de locataires de la Gérance immobilière municipale (ALGIM) a été créée le 22 mars lors d’une assemblée d’environ 80 personnes. Cette association entend réagir à la politique de la Gérance immobilière municipale (GIM) en informant et en conseillant ses membres. Elle souhaite aussi s’opposer aux résiliations abusives, particulièrement lorsqu’il s’agit de locataires âgés.

Réagir aux préoccupations des locataires

La création de l’ALGIM fait suite aux préoccupations des locataires vis-à-vis de la GIM. Beaucoup de locataires font état de pressions administratives de la part de la GIM, qui sont accompagnées d’un ton culpabilisateur et de l’absence de toute écoute en vue de trouver des solutions (échanges de logements, adaptation de loyer, etc.). Ces réalités se concrétisent dans les résiliations de baux pour les «anciens» locataires: certain·e·s locataires de la GIM, qui vivent dans leur logement depuis parfois 40 ans, ont vu leur bail être brutalement résilié, sans aucune discussion préalable ni offre de relogement. Les locataires sont alors contraints de quitter leur logement ainsi que les liens sociaux qu’ils et elles ont tissés dans leur quartier.

Une application inappropriée du «Règlement 2009»

La Ville de Genève s’est dotée d’un «nouveau» règlement en 2009, mais son application par la GIM est brutale et inappropriée. La GIM «déplafonne» les loyers en supprimant la mention d’un loyer maximum de référence, et omet de prendre en compte le RDU (Revenu déterminant unifié), plus transparent et souvent plus favorable aux locataires. Au final, de nombreuses hausses de loyer indues obligent les locataires à entamer des procédures judiciaires. Cette politique est pratiquée dans une situation de grave pénurie, qui rend presque impossible de trouver un autre logement. La GIM abuse de l’argument de «sous-occupation» du logement sans proposer d’échanges acceptables. Elle transfère ainsi – au nom du «social» – les conséquences de la crise du logement d’une partie de la population sur une autre, qui se trouve à son tour précarisée.

Dans le contexte souvent tendu entre locataires et régies, il paraissait indispensable aux locataires de se constituer en association en vue d’améliorer leurs relations avec la GIM et d’inciter celle-ci à une pratique plus transparente, respectueuse et sociale.

Afin de briser l’isolement des locataires, l’ALGIM va solliciter son adhésion à l’ASLOCA. Elle pourra ainsi compter sur le soutien de son secrétariat juridique. Une telle défense s’impose au vu du nombre croissant de plaintes de la part des locataires. L’ALGIM espère collaborer activement avec d’autres organisations et associations poursuivant les mêmes buts.

Michel Vincent