Ne pas démanteler ce qui fonctionne!

Hôpital neuchâtelois (HNE) a présenté ses mesures d’économies: 120 suppressions de postes, la fermeture du site de soins palliatifs La Chrysalide à La Chaux-de-Fonds et l’externalisation du nettoyage font partie du paquet.

S’il y a une institution dans HNE qui recueille la satisfaction des patient·e·s, des proches et des familles, c’est bien La Chrysalide. Depuis sa création en 1998, elle a accompagné avec constance et respect les personnes en fin de vie, leur apportant, comme à leurs proches, soutien et réconfort. Intégrée à HNE en 2006, elle est maintenant menacée de démantèlement. C’est consternant.

Quand la direction prétend que les soins palliatifs doivent être repensés et que le site actuel n’est pas assez fonctionnel en cas d’incendie, les bras nous en tombent. Quand on veut noyer son chien, on dit qu’il a la rage.

Une chose est sûre: les patient·e·s en fin de vie et leurs proches ont besoin d’un lieu tel que La Chrysalide où tout est pensé et organisé pour diminuer au mieux la souffrance, où empathie et soins prodigués sont au cœur de la démarche, loin du stress imposé au personnel qui travaille dans les hôpitaux. Imaginer faire des économies sur les mourant·e·s, c’est honteux.

Respecter la volonté populaire

Fin novembre 2017, les électrices et électeurs neuchâtelois ont plébiscité, à près de 80 %, la Convention collective du personnel de la santé (CCTSanté 21), contre la politique des libéraux toutes couleurs confondues, qui avaient lancé un référendum pour séparer le personnel soignant des autres employé·e·s.

Trois mois plus tard à peine, sous prétexte qu’il faut faire des économies, la direction HNE trouve une autre façon d’exclure une partie du personnel de la CCTsanté: externaliser le service de nettoyage. C’est ce qu’on appelle s’asseoir sur la volonté populaire. Que fait le Conseil d’Etat, censé être le garant du respect de cette volonté?

Sortir de la logique entrepreneuriale: la santé n’est pas une marchandise

Depuis sa création, HNE n’a cessé de défrayer la chronique par ses dysfonctionnements à répétition. SolidaritéS appelle à la mobilisation pour empêcher ces nouveaux démantèlements. Si c’est tout ce que la direction HNE peut proposer, il est préférable qu’elle quitte la place, qu’elle rende son autonomie à La Chrysalide et permette à l’Hôpital d’être un véritable service public respectant les usagers·ères et les décisions populaires.

Marianne Ebel