Syrie

Syrie : Une tragédie meurtrière sans fin

La région assiégée de la Ghouta Orientale, dans la banlieue de Damas, a vécu une de ses pires semaines depuis plusieurs années. Depuis le 18 février, la dernière escalade militaire du régime de Damas et de son allié russe a tué plus de 530 personnes, dont plus de 130 enfants.

Assiégés depuis 2013, les quelque 400 000 habitant·e·s de la Ghouta orientale vivent au quotidien des pénuries de nourriture et de médicaments, et sont désormais terrés dans les sous-sols. L’ONU a essayé pendant huit mois d’évacuer 500 civil·e·s gravement malades ou blessé·e·s, y compris de jeunes enfants. Le régime a refusé de les laisser sortir, causant la mort de 22 personnes.

L’été dernier, la Russie a négocié des accords de désescalade avec les principales forces armées d’opposition dans l’enclave assiégée, aboutissant à la promesse d’un meilleur accès humanitaire. Pourtant, l’armée syrienne a renforcé son siège à la fin de l’année.

Le cessez-le-feu reste lettre morte

Le Conseil de sécurité de l’ONU a voté à l’unanimité, dans la soirée du samedi 24 février, une résolution pour un cessez-le-feu de 30 jours dans toute la Syrie (à l’exception des groupes d’al-Qaida et de l’Etat Islamique). L’objectif était de permettre l’accès aux populations de la Ghouta à de l’aide médicale et d’évacuer les civil·e·s blessé·e·s. Mais le régime de Damas a poursuivi ses attaques au sol et ses bombardements, tuant 14 civil·e·s, dont trois enfants. De plus, le dimanche 25 février, 14 cas de suffocation ont été rapportés après un bombardement du régime, a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), qui a précisé que parmi eux figurait un enfant qui est décédé. Un médecin a évoqué auprès de l’AFP des «soupçons d’armes chimiques, probablement une attaque au gaz de chlore».

Tout en étant opposé aux forces militaires dominantes qui contrôlent la Ghouta Orientale, à savoir des organisations salafistes et fondamentalistes islamiques qui se sont attaquées à des militant·e·s démocratiques et des civil·e·s, et pratiquent des politiques autoritaires, il faut affirmer notre solidarité totale avec les civil·e·s et les militant·e·s démocratiques présents dans la région. Ces dernier·ère·s subissent les bombardements meurtriers du régime criminel et despotique de Assad et du gouvernement autoritaire russe de Poutine. Dénonçons ces commerçants de la guerre, sans oublier le silence complice des grandes puissances internationales.

Joseph Daher