Université: démantèlement planifié?

Université: démantèlement planifié?

Une centaine d’étudiant-e-s dans la cour du château. Que se passe-t-il? La faculté des sciences économiques est en passe de quitter la scène neuchâteloise pour être rattachée à la HEC de Lausanne. Une HEC romande autonomisée, voilà un objet se prêtantt bien à la privatisation et à un passage définitif aux mains de la finance et de la banque… Ce démantèlement de l’uni neuchâteloise (-10% de l’effectif) ne commence pas par hasard par les sciences éco.


Le Conseil d’Etat et le Rectorat ont entamé la négociation au printemps 2002, comme s’ils avaient en main une loi leur donnant pleins pouvoirs. Négociation secrète, efficacité oblige. La logique néolibérale suit son cours. En attendant, les inégalités se creusent. Dans l’immédiat, ce sont les étudiant-es et le corps intermédiaire qui feront les frais de l’opération. A moyen terme, c’est la démocratisation des études qui peut être remise en cause, et c’est le canton tout entier qui perdra en attractivité.


Maintenant que les enjeux sont plus visibles qu’au moment des débats houleux autour de la loi sur l’université (largement amendée, mais refusée au vote final seulement par PopEcoSol), la résistance commence à se réveiller. Etudiant-es et assistant-es manifestent et une part du corps professoral se rebiffe. Motion populaire pour défendre l’université, interpellations au Grand Conseil pour dénoncer les manœuvres du Conseil d’Etat. Pour garantir l’accès à l’université à un maximum de jeunes neuchâtelois et maintenir une uni viable dans notre région, ce sont d’autres combats qui nous attendent, il faudra qu’ils soient larges et massifs pour être victorieux. A suivre.


Marianne EBEL, députée de Solidarités (groupe PopEcoSol)