Vaud

Vaud : Se soigner sans se ruiner - OUI au remboursement des soins dentaires

OUI au remboursement des soins dentaires

Soigner ses dents coûte cher. Trop cher. Y renoncer peut avoir des conséquences graves sur la santé. Pour payer ces soins, beaucoup doivent consentir à de gros sacrifices, voire plonger dans la précarité. En vue de la votation vaudoise du 4 mars sur le remboursement des soins dentaires, tour d’horizon de la santé bucco-dentaire et des nombreuses bonnes raisons de voter oui.

Avec plus de 500 francs par an et par personne, les ménages suisses assument 90% des frais de santé bucco-dentaire, contre une moyenne de 55% dans les pays de l’OCDE. Cela signifie de lourds sacrifices et implique parfois de renoncer à d’autres dépenses, également indispensables.

Pour nombre d’entre nous, payer la note du dentiste, c’est devoir se serrer la ceinture, voire s’endetter. Au point que près de 10% des Romand·e·s renoncent à se soigner par manque de moyens. Situation insupportable, quand on sait l’importance de nos dents pour la santé générale. Les pathologies bucco-dentaires augmentent le risque de maladies cardiovasculaires, de déséquilibre d’un diabète ou encore d’accouchements prématurés. A l’inverse, le diabète, certains traitements pour l’hypertension et la dépression, les chimiothérapies, l’âge ou encore la génétique sont autant de facteurs qui augmentent le risque de problèmes bucco-­dentaires, ceci malgré une bonne hygiène buccale. Ce n’est donc pas qu’une affaire d’esthétique ou de confort, tout comme il ne s’agit pas que de responsabilité individuelle.

Soutenue par une large coalition d’associations, de syndicats et de partis, ainsi que par la majorité du Conseil d’Etat vaudois, l’initiative propose de mettre sur pied une assurance publique pour les soins dentaires.

Reprenant le modèle éprouvé de l’AVS, elle permettra de garantir l’accès aux soins dentaires à toute la population pour seulement 0,5% du salaire. Ainsi, une salariée qui gagne 6000 francs par mois, a deux enfants et un conjoint au foyer verra les factures du dentiste remboursées pour toute sa famille, y compris ses parents à la retraite, pour seulement 30 francs par mois. Aujourd’hui, la même famille débourse entre 100 et 120 francs par mois pour des assurances complémentaires qui ne couvrent qu’une partie des frais.

On le voit, l’immense majorité de la population va y gagner.

Alors n’attendez plus: votez et faites voter oui au remboursement des soins dentaires le 4 mars 2018.


Le modèle éprouvé de l’AVS

L’assurance publique qui verra le jour s’inspirera du modèle sûr, équitable et éprouvé de l’AVS, et non de celui des assurances privées. Pas de taxe, prime ou frais supplémentaires. Il s’agira de cotisations sociales paritaires (50% salarié•e / 50% employeur·euse). Chacun•e contribuera selon ses moyens et accèdera aux soins selon ses besoins.

L’assurance sera publique. Elle ne sera donc pas soumise aux exigences du marché ou de la concurrence: pas de gaspillage d’argent dans de la publicité ou des bénéfices octroyés aux dirigeants ou actionnaires. Le modèle défendu n’est donc pas celui des franchises à payer avant d’être couvert.


Les contrevérités du Centre patronal

Une assurance inciterait les traitements «abusifs». FAUX

En tant que professionnels de la santé, les dentistes ont un code de déontologie et n’effectuent pas des soins inutiles. Les personnes actuellement prises en charge par l’aide sociale dépensent moins que les autres.

Une assurance ferait augmenter la charge fiscale de la «classe moyenne». FAUX

Financée par une cotisation proportionnelle au salaire, l’assurance ne sera pas financée par l’impôt et ne pénalisera pas les classes sociales intermédiaires. Au contraire, c’est elles qui en bénéficieront le plus, grâce au modèle de financement prenant en compte la capacité contributive.

Les soins complexes ne seraient pas pris en charge. FAUX

Ils le seront dès lors que la santé du patient nécessite de tels soins. Comme pour les implants et les couronnes, l’orthodontie sera remboursée s’il s’agit de prévenir ou guérir des problèmes de santé (problèmes de mastication, surcharge sur une dent, formation de poches inaccessibles à la brosse, favorisant les infections). Par contre, les traitements purement esthétiques ne seront pas pris en charge.


Soutenez l’initiative

  • Appel des professionnel·le·s de la santé à signer sur oui-soins-dentaires.ch
  • Facebook: soinsdentairesOUI
  • Evénements: voir agenda p. 20

L’initiative propose

1 La mise en place d’une assurance cantonale pour les soins dentaires de base.

2 Un meilleur dispositif de prévention en matière de santé bucco-dentaire

3 La création d’un réseau de policliniques dentaires régionales pour garantir l’accès aux soins


Faire baisser les coûts de la santé

En facilitant un dépistage régulier, l’assurance contribuera à améliorer la santé bucco-dentaire et à réduire les frais de dentiste. Le fait que des dizaines de milliers de personnes soient chaque année contraintes de renoncer aux contrôles réguliers coûte au final plus cher à tout le monde car des complications peuvent survenir, impliquant des interventions onéreuses. Une bonne santé bucco-dentaire permettra d’éviter des problèmes de médecine générale, et donc de faire baisser les coûts de la santé.