La souveraineté au service des peuples

Tel est le titre du texte de Samir Amin publié récemment par le Centre Europe-Tiers Monde (CETIM), suivi d’un autre texte au titre tout aussi évocateur: L’agriculture paysanne, la voie de l’avenir!

On ne présente plus Samir Amin: économiste, militant, directeur du Forum du Tiers Monde (Dakar) et président du Forum mondial des alternatives (FMA), il a publié des centaines d’articles et des dizaines d’ouvrages sur le développement inégal, la question paysanne, la mondialisation, ou encore la crise du capitalisme.

La souveraineté populaire contre la globalisation libérale

Dans ce dernier ouvrage publié par le CETIM, Samir Amin aborde la question délicate mais fondamentale de la souveraineté nationale. Il oppose la souveraineté «au service des peuples» au nationalisme bourgeois, traditionnellement utilisé par les classes dominantes pour préserver leurs intérêts. Pour Samir Amin, la confusion qui règne dans la gauche européenne entre ces deux concepts antinomiques de «souveraineté nationale» est un obstacle au développement d’une stratégie visant à sortir de l’ordre libéral mondial. En effet, «l’Etat national reste l’unique cadre où se déploient les luttes décisives qui, en fin de compte, transforment le monde». La «longue transition vers le socialisme mondial» implique selon l’auteur un «passage obligé et incontournable: la construction d’une société nationale populaire, associée à une économie nationale autocentrée».

«Marcher sur ses deux jambes»

Le développement de projets nationaux souverains implique à la fois la construction d’un système de production industrielle autocentré et d’une politique agraire fondée sur la «voie paysanne» et l’accès à la terre pour tous, afin d’assurer la souveraineté alimentaire.

La question de l’agriculture paysanne est plus spécifiquement développée par l’auteur dans le deuxième texte, où Samir Amin démontre que le capitalisme est par nature incapable de résoudre la question paysanne. La seule option est de défendre une agriculture paysanne, impliquant une redistribution de la propriété privée (réforme agraire), mais aussi des politiques nationales permettant l’accès aux moyens de production (crédit, semences, etc.), l’accès au marché, et la définition des cadres dans lesquels les prix et les revenus sont déterminés.

Ces réflexions sont aussi d’actualité en Suisse, notamment dans la perspective de la campagne pour l’initiative d’Uniterre «Pour la souveraineté alimentaire», et de la résistance aux politiques de libéralisation mondialisée promues par les puissances impérialistes dominantes (USA et Europe) et par les sociétés transnationales.

Anne-Marie Barone

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Samir Amin,
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