Horizon dégagé pour le remboursement des soins dentaires

C’est une bonne nouvelle pour le Comité d’initiative. Le contre-projet initial du Conseil d’Etat prévoyait des améliorations en faveur des jeunes et des ménages aux revenus modestes en matière de santé bucco-dentaire. Mais la ligne dure adoptée par la droite a contraint le gouvernement à majorité PS/Verts de se rallier à l’initiative. Le Conseil d’Etat a tout fait pour sauver le peu qui restait de son projet, vidé de sa substance par les amendements de la droite. Mais il a finalement renoncé à un compromis autour d’un contre-projet «alibi», n’apportant aucune amélioration réelle.

Durant le vote d’un dernier amendement de compromis présenté par les Verts libéraux, le groupe Ensemble à gauche, dont font partie les élus de solidaritéS, s’est abstenu. Pas question de cautionner un contre-projet devenu rachitique, qui de surcroît aurait été instrumentalisé par la droite pour combattre le texte des initiant·e·s. Cette abstention a contribué à donner le coup de grâce à la version minimaliste qui faisait désormais office de contre-projet.

Enfin le vote populaire

Ces péripéties institutionnelles ont repoussé la votation à mars 2018, soit au-delà du délai de trois ans fixé par la Constitution vaudoise, prévoyant un vote d’ici fin juillet 2017. Ce retard est déplorable au vu de l’urgence sociale liée au coût des soins dentaires pour les ménages. Selon l’Office fédéral de la statistique, 7,4 % de la population de Suisse romande renonce à soigner ses dents pour des raisons financières, malgré les graves répercussions d’une mauvaise santé bucco-dentaire (infections respiratoires ou cardio-­vasculaires, etc.).

Abstraction faite de ce re­tard, ces aléas parlementaires débouchent sur une situation assez favorable pour les partisan·e·s de l’initiative. La ligne dure adoptée par la droite a permis un élargissement de la coalition en faveur de l’initiative, désormais soutenue par le Conseil d’Etat, l’ensemble de la gauche et une partie du centre politique (groupe «PDC-Vaud Libre» au Grand Conseil). La campagne de votation s’ouvre donc sous de bons auspices, même s’il faudra une mobilisation déterminée face à la droite, qui ne manquera pas d’investir des moyens financiers considérables pour contrer toute extension de la sécurité sociale en direction des soins dentaires.

Hadrien Buclin