Grève du personnel hôtelier des EMS

Grève du personnel hôtelier des EMS : La lutte continue

Le mardi 24 octobre dernier, 14 salarié·e·s des Etablissements médico-sociaux de Notre-Dame et Plantamour se déclaraient en grève afin de s’opposer à l’externalisation de leurs postes de travail, qui se traduirait par une dégradation brutale de leurs conditions de travail. Après 11 jours de grève et une victoire d’étape, la direction a réagi en saisissant la Chambre des relations collectives de travail. Conséquence: la grève est suspendue.

A Genève, 13 femmes et un homme se sont dressés contre la décision de la direction des deux EMS de transférer l’ensemble de son personnel hôtelier à la société Adalia SA. Quatorze salarié·e·s courageux qui luttent depuis plus de deux semaines contre un plan d’externalisation qui induirait une forte dégradation de leurs conditions de travail: tandis que les salaires seront amputés de 600 à 1600 francs par mois, le personnel verra son temps de travail augmenter de deux heures par semaine et toute progression salariale sera exclue.

Une lutte bien plus large

Si, bien entendu, ces salarié·e·s défendent leurs conditions de travail, ils portent également la lutte contre les externalisations massives envisagées. Directions et gouvernement semblent marcher main dans la main pour faire passer un programme d’externalisation des postes de travail dans les EMS afin de générer davantage de profits privés et de réduire les subventions étatiques. L’enjeu est donc de taille: défendre les conditions de travail et la qualité des soins contre une privatisation toujours plus grande. Une lutte qui nous concerne toutes et tous.

Une victoire d’étape piétinée par Poggia

Dans ce cadre, le Grand Conseil adoptait jeudi 2 novembre à une large majorité une résolution soutenant le personnel en grève. La teneur de cette résolution, déposée par EàG et cosignée par le PS, les Verts et le MCG, était claire: elle exigeait du Conseil d’Etat qu’il s’oppose fermement à l’externalisation des services hôteliers de ces EMS. Pourtant, le conseiller d’Etat Poggia a proposé le lendemain de maintenir l’externalisation, sans baisse des salaires pour le personnel actuel. Cette proposition n’offre aucune garantie: le personnel ne sera plus couvert par la CCT des EMS et les futurs employé·e·s de ces services seront embauchés à des conditions bien plus désavantageuses. Il est clair que le marché proposé par Poggia mènera, de manière graduelle plutôt qu’abrupte, à une baisse des salaires et une dégradation des conditions de travail tout aussi mauvaises que celles contenues dans les propositions actuelles. Il est inacceptable qu’un élu du peuple méprise à ce point une décision démocratique et s’encanaille avec la direction de l’EMS au mépris des revendications des grévistes et de leurs soutiens dans la population.

La lutte continue

Le comportement de Poggia et du Conseil d’Etat a permis à la direction des EMS de saisir la Chambre des relations collectives de travail (CRCT) pour une médiation sur la base de propositions maintenant l’externalisation… suspendant ainsi à la grève. Les grévistes et les syndicats ne peuvent plus lutter jusqu’à que ce que la CRCT ait fait son travail. Mais nous nous le pouvons. Aujourd’hui encore plus qu’hier, les grévistes ont besoin de nous et de notre solidarité. Organisons-nous en comité de soutien et battons-nous pour les salarié·e·s, pour des soins de bonne qualité et pour une réelle politique sociale à Genève. Ensemble nous sommes forts!

Pablo Cruchon