La Suisse... comme paradis fiscal


La Suisse comme paradis fiscal


La rédaction

Avec ce «hors-série» n°1, solidaritéS publie un dossier consacré à la place financière suisse, à son rôle pivot dans l’évasion fiscale et à la fonction clé du secret bancaire. Il sera suivi d’autres numéros thématiques, tous les trois mois environ. Nous souhaitons ainsi apporter à nos lecteurs/trices des éléments de contre-information, de réflexion et de débat sur des questions essentielles.


Dans ce numéro spécial, Sébastien Guex, professeur d’histoire économique contemporaine à l’Université de Lausanne, démonte les ressorts du paradis fiscal helvétique, de sa mise en place et de son développement, comme véritable moteur de l’une des principales places financières du monde contemporain.


Pour cela, il revient sur l’importance du secret bancaire, véritable «label de qualité» des banques suisses face à la concurrence, qui a su gagner l’appui de larges secteurs de la population, notamment au sein du parti socialiste et des syndicats. Il relativise la détermination de l’Union Européenne et la portée de ses pressions politiques en vue de «contrôler» le paradis fiscal helvétique. Il met en doute, enfin, certains pronostics sur la «perte d’attractivité», voire sur la mort programmée du secret bancaire, qui ne peuvent pas, selon lui, découler mécaniquement des transformations en cours, aussi profondes soient-elles, des opérations du capital financier international. En effet, les jeux sont loin d’être faits !


La dénonciation inlassable du secret bancaire et l’exigence de son abolition constituent des tâches centrales pour les anticapitalistes de ce pays. En y renonçant, la gauche helvétique s’est pratiquement reniée. Le secret bancaire est en effet un instrument privilégié aux mains de la bourgeoisie nationale et internationale pour accroître l’accumulation privée, notamment au moyen de l’évasion fiscale et du détournement de fonds publics, toujours au détriment des salarié-e-s et des peuples les plus pauvres.


Par ailleurs, le secret bancaire représente un obstacle de plus au contrôle démocratique des richesses produites et des choix d’investissement par la société dans son ensemble, qui suppose en effet une complète transparence des opérations. A ce titre, il constitue un aspect indiscutable de la dictature du capital sur le travail. Raison de plus pour le combattre.


La publication de ce «hors-série» se veut ainsi une modeste contribution à la critique de la place financière suisse d’un point de vue socialiste et à la lutte pour l’abolition du secret bancaire.


Réd.