Etats-Unis

Etats-Unis : Les joueurs de basketball et de football contre Trump

De plus en plus de sportifs populaires se mobilisent pour dénoncer le racisme et critiquer le gouvernement Trump.


Keith Allison

A la reprise des différents championnats nationaux, les mobilisations antiracistes se renforcent dans le monde du sport US. Le président Trump a ouvert un nouveau front intérieur en s’attaquant aux sportifs américains. Voulant empêcher toute protestation antiraciste, il a appelé les propriétaires des équipes de la ligue de football américain à virer les joueurs qui se mettraient à genoux lors de l’hymne américain. Colin Kaepernick, quarterback des San Francisco 49ers, a popularisé ce geste l’an dernier. En refusant de se tenir debout pendant l’hymne national, il entendait protester contre le racisme et relayer les mobilisations de Black Lives Matter dénonçant les meurtres d’Afro-américains et l’impunité des policiers coupables de ces meurtres.

Les déclarations de Trump ont eu un effet contraire à celui escompté. Les protestations ont pris de l’ampleur, de nombreux joueurs de football américain mettant le genou à terre, parfois imités par leurs dirigeants. Au point que le vice-président des Etats-Unis, Mike Pence, a quitté un match le 8 octobre, une vingtaine de joueurs ayant effectué ce geste de protestation.

Dans le championnat de Basketball (NBA), l’un des championnats les plus progressistes du pays, les dirigeants aussi bien que les joueurs reprennent à leur compte les critiques à l’égard de Trump et dénoncent les injustices raciales. Les superstars du championnat, Stephen Curry et Lebron James, s’attaquent frontalement à Trump, Curry ayant refusé de se rendre à la Maison blanche lors de la traditionnelle visite des champions en titre. Lors de la reprise le 17 octobre, on peut s’attendre à des protestations.

Le tout s’inscrit dans un con­texte de retour des manifestations de Black Lives Matter suite à la libération, le 15 septembre, d’un policier meurtrier jugé non coupable, à Saint-Louis. Dans la rue, dans les stades, l’antiracisme continue de mobiliser aux Etats-Unis.

Pierre Raboud